En seulement quelques semaines, l’épidémie de coronavirus s’est propagée de manière inquiétante de la Chine à 115 pays. Actuellement, 114 595 cas ont été confirmés et 4 027 individus sont décédés. Une telle propagation a entraîné une crainte, parfois extrême, de la part de beaucoup de personnes et nombreux sont ceux qui ont fait des provisions par peur de pénurie. Si ce virus est un réel défi de taille en matière de médecine, de politique, de société mais aussi d’économie, les spécialistes, dont notamment Ignacio López-Goñi, professeur de microbiologie et de virologie à l’université de Navarre en Espagne, soulignent tout de même qu’il faut se rassurer concernant le nouveau coronavirus. Nous vous proposons alors de vous énoncer certains faits rassurants émis par ce professeur au sujet de l’épidémie. 

Un virus identifié, qui peut être testé et qui commence à être plus facilement contenu

Selon le professeur Ignacio López-Goñi, dans un article publié dans The Conversation, le premier élément rassurant est le fait que nous savons ce qui est à l’origine du coronavirus. Les tout premiers ont été dévoilés le 31 décembre 2019 en Chine. Le 7 janvier dernier, le virus en cause avait alors déjà été identifié. 10 après le début de son apparition, les scientifiques étaient capables de déterminer la séquence de son génome. En effet, nous sommes sûrs que le SARS-CoV-2 est issu d’un groupe de virus enveloppés qui causent des maladies chez les mammifères et les oiseaux, du nom de coronavirus et de la même famille que le Sras. La maladie que ce virus engendre porte le nom de Covid-19. Une maladie similaire à celle qui touche les chauves-souris. D’origine naturelle, ce virus mute également très peu.

Par ailleurs, le professeur explique que ce virus a été très rapidement testé. Le 13 janvier, seulement trois jours après que les scientifiques ont identifié la séquence de son génome, un test était disponible à tous. Il a été développé par des scientifiques du département de virologie de l’hôpital universitaire Charité de Berlin en collaboration avec des spécialistes de Rotterdam, Londres et Hong Kong. Récemment, des tests similaires ont été améliorés et davantage étudiés.

— Soni’s / Shutterstock.com

Ignacio López-Goñi explique par la suite que l’épidémie de coronavirus peut être contenue et la situation commence à s’améliorer en Chine. En effet, les mesures de restriction et de confinement ont porté leurs fruits et le jeudi 5 mars, par exemple, 120 nouveaux cas ont été détectés à Wuhan, soit le chiffre le plus bas depuis le début de la propagation de l’épidémie. De plus, pour la première fois, aucun autre cas n’a été ce même jour signalé dans la province de Hubei. Depuis une quinzaine de jours, certaines provinces chinoises n’ont annoncé aucun nouveau cas, et d’autres commencent à réouvrir leurs établissements scolaires. Dans beaucoup de pays, les personnes infectées se situent dans des zones bien définies. Cela pourrait aider les spécialistes à contenir plus facilement la propagation du virus.

Même si capturer le virus est complexe, les scientifiques peuvent le tuer facilement. En effet, en se lavant très régulièrement et minutieusement les mains avec de l’eau ou bien un gel hydroalcoolique, le virus se transmet plus difficilement. Les seuls risques sont de vivre avec une personne infectée ou d’être en contact avec une personne touchée durant plus de quinze minutes. 

Des symptômes relativement légers, des jeunes qui sont très faiblement exposés aux risques et de nombreux individus sont tout de même guéris

Ignacio López-Goñi poursuit sont explication en précisant que les symptômes du nouveau coronavirus sont relativement légers. Dans 81 % des cas, il ne provoque aucun symptôme ou demeure bénin. Dans 14 % des cas, il peut être la cause d’une pneumonie aigüe et grave et seulement 5 % des cas sont dans un état critique, dont environ la moitié décède. Les jeunes sont également très peu, voire pas du tout infectés.

Les individus de moins de 20 ans ne concernent que 3 % des cas et les personnes âgées de moins de 40 ans ne concernent que 0,2 % des cas. Au-delà de 80 ans, le taux concerne environ 15 % des cas. Les personnes souffrant de problèmes cardiaques ou pulmonaires sont davantage exposées aux risques. Les plus jeunes sont donc bien moins exposés aux risques d’infection.

Par ailleurs, le professeur ajoute que les personnes infectées peuvent en guérir. En effet, comme en témoigne le décompte quotidien du CSSE de la Johns Hopkins University, des milliers de personnes parviennent à s’en remettre chaque jour. En effet, les spécialistes signalent treize fois plus de guérisons que de décès. 

Un sujet étudié par les scientifiques, des prototypes de vaccins déjà existants et des dizaines de traitements actuellement en cours

Il existe également des centaines d’articles scientifiques au sujet du nouveau coronavirus. En effet, sur le site PubMed de la Bibliothèque nationale de médecine des États-Unis, déjà plus de 160 articles ont été publiés, et ce, en seulement quelques semaines. Plus de 530 références d’articles à ce sujet sont également disponibles concernant les vaccins, les traitements, le diagnostic et les opérations menées par les médecins.

Par ailleurs, il existe aujourd’hui plusieurs prototypes de vaccins, réalisés par des laboratoires commerciaux pharmaceutiques et biotechnologiques, comme par exemple Moderna, Inovio, Sanofi ou encore Novavax, mais aussi des groupes universitaires, tels que l’université du Queensland, en Australie. Parmi eux, nombreux sont ceux ayant déjà travaillé sur des vaccins pour soigner l’épidémie de Sras. Parmi ces prototypes, certains seront prochainement testés sur l’Homme.

Enfin, le professeur explique que des dizaines de traitements sont déjà en cours de test. En février, plus de 80 essais cliniques étaient lancés concernant des traitements antiviraux, comme l’a rapporté le magazine Nature. Parmi eux, certains ont déjà permis de traiter d’autres maladies et ont été testés sur des patients touchés par le coronavirus : le remdesivir (Ebola, Sras), la chloroquine (paludisme), le lopinavir et le ritonavir (VIH), ainsi que le baricitinib (polyarthrite rhumatoïde). 

Le nouveau coronavirus est bien moins mortel que d’autres épidémies, telles que la grippe aviaire ou encore Ebola. Les spécialistes n’ont également jamais été autant avancés dans les recherches de traitements pour lutter contre une pandémie mondiale. De quoi être tout de même rassuré concernant la propagation de ce virus.

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gendan
gendan
4 années

Après avoir ameuter les foules et provoquer une psychose mondiale, on nous dit qu’il ne faut pas s’inquiéter autre mesure. C’est du grand n’importe quoi !!

Yliad
Yliad
4 années

Pléonasme, si je peux me permettre, il me semble qu’une pandémie ne peut être que mondiale eu égard à son origine grecque: « pan » (tous) et « demos » (peuple). Dans son sens général une pandémie désigne donc une épidémie qui se développe dans le monde entier. Quand au grand « n’importe quoi » ce… Lire la suite »