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Au Mexique, la mise en place d’une taxe sur les boissons sucrées semble porter ses fruits, avec une baisse généralisée de la consommation de ce type de produits en quelques années seulement.

Une stratégie de santé publique efficace

Présentée dans le British Medical Journal, cette nouvelle étude menée par une équipe de chercheurs mexicains et américains a montré que l’instauration d’une taxe d’un peso par litre sur les boissons sucrées (sodas), faisant augmenter leur prix global d’environ 10 %, s’était avérée particulièrement efficace pour réduire leur consommation en l’espace de trois ans. Selon les scientifiques, ces travaux soulignent l’importance de la démocratisation de ce type d’initiatives comme stratégie de santé publique.

Le diabète et l’obésité constituent un véritable fléau au Mexique, qui présente des taux faisant partie des plus élevés au monde. Si de précédents travaux avaient montré une réduction du volume de boissons sucrées achetées par les ménages du pays dans les années ayant suivi l’instauration de cette taxe, entrée en vigueur en 2014, cette nouvelle étude est la première à se pencher sur l’évolution des habitudes de consommation individuelles des Mexicains concernant ces produits.

En France, une première taxe soda avait été instaurée en 2013 mais ses résultats étaient mitigés. Celle-ci a été modifiée courant 2018 et varie désormais selon le taux de sucre (15 centimes d’euro par litre de Coca-Cola), ce qui a poussé plusieurs marques à réduire la contenance de leurs bouteilles, ou la teneur en sucre de leurs boissons.

Des résultats probants

L’enquête réalisée portait sur 1 770 adultes âgés de 19 ans ou plus (avec une moyenne d’âge de 47 ans), ayant été suivis par les services de santé du pays. Dans le cadre de celle-ci, les sujets avaient dû fournir des détails concernant leur consommation de nourriture et de boissons au cours des 12 mois précédents, et avaient ensuite été répartis en quatre catégories en fonction de leur consommation de boissons sucrées : inexistante, faible (mois de 35 cl par semaine), moyenne (au moins 35 cl par semaine mais moins de 35 cl par jour) ou élevée (au moins 35 cl par jour).

Les chercheurs ont ensuite utilisé un modèle statistique, ajusté en fonction de facteurs influents tels que l’âge, l’éducation et le revenu, pour estimer la variation de la probabilité d’appartenir à l’une des quatre catégories suite à l’instauration de la taxe. Il s’est avéré que la probabilité qu’un sujet stoppe complètement sa consommation de boissons sucrées avait augmenté de près de 5 %, celle qu’il devienne faible consommateur de 8,3 %, tandis que la probabilité que les sujets ayant une consommation moyenne ou élevée figurent toujours dans ces catégories avait diminué respectivement de 6,8 % et de 6,1 %.

Selon les auteurs de l’étude, ces résultats montrent que les taxes sur les boissons sucrées constituent un moyen efficace de limiter leur consommation, et suggèrent que des augmentations supplémentaires « pourraient permettre de nouvelles réductions des niveaux de consommation chez les Mexicains en buvant le plus ». Les scientifiques précisent toutefois que de nouvelles recherches seront nécessaires pour comprendre les implications à long terme de ces changements sur le poids corporel ou les maladies métaboliques.

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1 Commentaire
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nightwings71
nightwings71
3 années

Il faut noter que si les mexicains boivent autant de boisson sucrées c’est que l’eau disponible est rare et une grosse partie de celle qui est potable est détournée par ces mêmes société pour fabriquer leur boisson gazéïfiée ce reportage est intéressant : https://reporterre.net/Au-Mexique-la-population-manque-d