— 7th Son Studio / Shutterstock.com

Presque toute chose inanimée peut être créée grâce à l’impression 3D, qu’il s’agisse d’un simple sifflet, d’une poupée ou même d’une véritable maison qu’on peut habiter. Mais une imprimante 3D permet de faire beaucoup plus que cela, elle permet également de créer de la viande. D’ailleurs, des scientifiques ont créé le premier pavé de bœuf de Kobe imprimé en 3D.

Un résultat très proche de l’original en matière de texture

Aussi renommé que le caviar ou la truffe noire, le bœuf de Kobe est une viande de luxe originaire du Japon. Cette viande exceptionnelle se classe d’ailleurs parmi les trois meilleures viandes au monde, avec le bœuf de Matsusaka et le bœuf Omi. Il faut savoir que, normalement, le bœuf de Kobe est une viande issue de l’espèce bovine japonaise Wagyu. Plus précisément, la viande doit être issue de la lignée génétique Tajima et de la race Japanese Black. À cela s’ajoute le fait que l’élevage du bœuf doit suivre une tradition stricte pratiquée dans la préfecture de Hyogo au Japon, dont la plus grande ville est Kobe. Mais des scientifiques de l’unité d’Osaka ont décidé de défier les traditions et la nature.

Avec l’aide du fournisseur japonais de technologies d’impression Toppan, l’équipe de chercheurs a en effet décidé de reproduire le bœuf de Kobe en ayant recours à la science et, plus précisément, à l’impression en 3D. La technologie a permis aux chercheurs de reproduire les structures tissulaires complexes du bœuf de Kobe afin d’obtenir la structure marbrée caractéristique de la viande. Selon l’étude publiée dans la revue Nature Communication, la fabrication de ce bœuf de Kobe imprimé en 3D a été réalisée selon le même procédé que pour la fabrication du poulet en bio-impression de KFC. Autrement dit, les chercheurs ont prélevé des cellules souches et les cellules satellites sur la race très particulière de bœuf Wagyu qui permet de produire la célèbre viande.

« En utilisant la structure histologique du bœuf Wagyu comme modèle, nous avons développé une méthode d’impression 3D qui peut produire des structures complexes sur mesure, comme des fibres musculaires, de la graisse et des vaisseaux sanguins », a expliqué Dong-Hee Kang, auteur principal de l’étude, dans un communiqué. Les chercheurs ont précisé que la précision dans la reproduction en bio-impression du bœuf de Kobe est ce qui le rend vraiment unique. Par ailleurs, si l’équipe n’a pas dévoilé quel goût avait la viande, ils ont affirmé que la texture était très proche d’une vraie pièce de cette viande exceptionnelle.

© Michiya Matsusaki / Nature creative commons

Un produit qui n’est pas encore destiné à la commercialisation

Malgré un résultat déjà très satisfaisant, les chercheurs pensent qu’ils peuvent encore l’améliorer. À terme, l’objectif des scientifiques japonais est d’avoir une technologie capable de reproduire et de modifier tout type de viande selon la volonté des consommateurs. « En améliorant cette technologie, il sera possible non seulement de reproduire des structures de viande complexes, comme le beau marbré du bœuf Wagyu, mais aussi d’apporter des ajustements subtils aux composants gras et musculaires », a expliqué Michiya Matsusaki, coauteur de l’étude, dans le communiqué.

De cette manière, les consommateurs pourront choisir une viande avec la quantité de graisse qu’ils désirent, adaptée à leur goût et à leurs problèmes de santé. Le souci écologique a également été pris en compte dans la fabrication de cette viande en bio-impression, dans la mesure où l’élevage contribue grandement au réchauffement climatique. Quoi qu’il en soit, il est important de savoir que pour l’instant, la production de bœuf de Kobe en bio-impression n’est pas envisageable, dans la mesure où cela coûte trop cher, encore plus cher que la viande naturelle. Selon Vice, la fabrication d’un bœuf de Kobe imprimé en 3D, mesurant cinq millimètres sur cinq, a coûté 100 000 yens, soit environ 760 euros. À titre de comparaison, un pavé de bœuf de Kobe de haute qualité coûte environ 500 euros le kilo.

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