De récentes expériences ont montré que le boa constrictor pouvait déplacer indépendamment différentes parties de sa cage thoracique, afin de pouvoir continuer à respirer lorsqu’il enserre ses proies.
Un processus extrêmement énergivore
Les serpents n’ont pas de diaphragme, ce qui signifie qu’ils doivent déplacer leurs côtes pour inspirer et expirer. Bien que les boas possèdent de très longs poumons s’étendant au-delà de la région corporelle utilisée pour la constriction de différents types de proies (mammifères, reptiles et oiseaux), la partie inférieure de ces tissus s’apparente à un ballon et ne peut pas réellement respirer.
Dans le cadre de travaux publiés dans le Journal of Experimental Biology, John Capano et ses collègues de l’université Brown se sont demandé si cette région pulmonaire dite « sacculaire » contribuait malgré tout au processus de respiration durant la constriction, pouvant durer plus d’une dizaine de minutes et se révélant extrêmement énergivore.
L’équipe a placé un brassard de tensiomètre humain sur différentes parties de trois boas constricteurs et a observé les mouvements du corps de chacun des reptiles aux rayons X pendant le sifflement (nécessitant une respiration profonde), à l’aide de marqueurs métalliques fixés sur leurs côtes.
Des sous-ensembles de côtes contrôlés de façon indépendante
Les vidéos radiographiques ont révélé que lorsqu’une section des côtes était comprimée par le brassard, les serpents en déplaçaient d’autres pour compenser. Lorsque le dispositif couvrait la région située au-dessus de la partie supérieure des poumons, les boas commençaient à déplacer les côtes entourant la région sacculaire, restant immobiles lorsque les côtes supérieures n’étaient pas comprimées.
Quand la partie supérieure des poumons était compressée, les serpents utilisaient ces côtes inférieures pour gonfler et dégonfler la région sacculaire à la manière d’un soufflet. Ce qui leur permettait d’acheminer l’air jusqu’à la région pulmonaire supérieure, où l’oxygène pouvait être échangé avec le dioxyde de carbone, permettant ainsi à la respiration de se poursuivre.
« Il s’agit d’un choix délibéré des serpents, qui peuvent changer de façon quasi imperceptible et à volonté le sous-ensemble de côtes qu’ils utilisent pour respirer », souligne Capano. « Ces créatures disposent d’un contrôle très précis des muscles permettant leur mouvement. »
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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