Quand on n’est pas gros, il faut trouver un autre moyen de se débarrasser de ses prédateurs… Pour cela, la blennie à dents de sabre dispose de deux petits crocs permettant d’empoisonner quiconque tente de la dévorer, en rendant l’affamé groggy !

La composition du venin de la blennie

Le fameux venin qui permet à la blennie de se sauver est constitué de trois composants essentiels. D’abord, un neuropeptide pour permettre aux neurones de transmettre une information, et qu’on retrouve chez de nombreux escargots marins venimeux. On y trouve également la lipase, une enzyme digestive comparable à celle des scorpions, ainsi que des peptides opioïdes.

Ce dernier élément influence la pression artérielle du prédateur qui, selon le co-auteur de l’étude parue dans Currently Biology Bryan Fry, lui causerait une « sensation très désagréable de nausée et d’étourdissement ». La blennie profite de ce que son ennemi a la tête qui tourne pour s’enfuir à toutes nageoires.

La morsure de la blennie provoque-t-elle la douleur ?

De nombreux poissons utilisent du venin pour se défendre. Le poison est situé dans des épines dorsales ou sur les nageoires. La blennie fait partie des rares poissons dont le venin se trouve dans les dents. Selon Fry, leur piqûre provoque une « douleur immédiate et extrême » et il est évident que le prédateur souffre. Lorsque Fry évoque sa rencontre avec une raie qui l’a piqué, il décrit sans hésiter sa douleur comme la plus terrible jamais éprouvée après son accident dans lequel il s’est cassé le dos.

Dans le cas de la blennie, les chercheurs ont du mal à savoir si sa morsure est douloureuse. Les quantités de poison injectées dans le sang du prédateur sont minimes. Les rongeurs sur lesquels le venin a été testé n’ont montré aucun signe de souffrance.

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