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Des scientifiques ont estimé la durée de vie ultime de la biosphère terrestre

La durée de vie de la biosphère serait, selon une étude, beaucoup plus longue que ce que l'on estimait jusqu'à présent

biosphere
― Julia Ardaran / Shutterstock.com

Des chercheurs ont estimé que la biosphère terrestre pourrait survivre beaucoup plus longtemps que prévu, même en tenant compte des menaces futures liées au Soleil et aux processus climatiques. Cette découverte permet d’envisager avec plus d’optimisme la durée de vie d’une vie complexe sur Terre, ainsi que la possibilité d’une vie extraterrestre ailleurs dans l’Univers. L’étude a été publiée dans The Planetary Science Journal.

Un avenir lointain pour la biosphère terrestre

Si la vie terrestre survit aux défis actuels, comme ceux posés par l’Anthropocène, elle devra affronter une nouvelle menace provenant de l’espace dans plusieurs milliards d’années. Le Soleil, en vieillissant, deviendra progressivement plus lumineux, modifiant le climat terrestre. Ce changement aura pour effet de perturber le cycle du carbone et de réduire la quantité de dioxyde de carbone (CO2) disponible dans l’atmosphère, ce qui pourrait entraîner la disparition des plantes.

Cependant, les chercheurs de l’université de Chicago, menés par RJ Graham, ont estimé que cette extinction des plantes ne surviendrait pas avant 1,6 milliard d’années. Selon leurs calculs, la durée de vie fonctionnelle de la biosphère terrestre pourrait donc être deux fois plus longue que ce qu’on pensait auparavant. 

Ces résultats sont encourageants pour la recherche de vie extraterrestre, car ils augmentent les chances que des biosphères fonctionnelles puissent exister plus longtemps dans l’Univers. L’étude suggère que l’apparition d’une vie intelligente pourrait être moins rare et plus facile qu’on ne le pensait auparavant, bien que les conditions difficiles puissent toujours rendre son émergence peu probable.

Les effets du vieillissement du Soleil sur la Terre

Le processus par lequel le Soleil influence le cycle du carbone terrestre peut sembler absurde, étant donné qu’un Soleil plus chaud signifie moins de CO2. Cela est dû à l’effet combiné de l’altération des roches silicatées et de l’activité volcanique, qui régulent la quantité de dioxyde de carbone dans l’atmosphère sur des échelles de temps géologiques.

Mais le Soleil, en vieillissant, deviendra 10 % plus brillant tous les milliards d’années. Au fur et à mesure que le Soleil devient plus brillant, il réchauffe la Terre, ce qui provoque des changements météorologiques extrêmes et une augmentation du CO2. Cela rendra l’environnement de plus en plus hostile aux plantes, qui pourraient disparaître par manque de CO2 ou à cause de températures trop élevées.

Cependant, Graham et son équipe ont découvert que l’altération des roches dépend peu de la température. L’interaction entre le climat, la productivité biologique et l’altération pourrait ralentir la diminution du CO2, voire inverser cette tendance pendant un certain temps, retardant ainsi l’extinction des plantes jusqu’à 1,86 milliard d’années. Néanmoins, les chercheurs précisent que leurs modèles ne prennent pas en compte toutes les variables, telles que l’impact des nuages et du cycle de l’eau, qui pourraient modifier les résultats. Des modèles climatiques plus détaillés seraient nécessaires pour affiner ces prévisions.

Une fenêtre de survie pour la vie végétale

L’étude a révélé que certaines plantes pourraient survivre plus longtemps que d’autres à ces changements climatiques. Les plantes C3, qui dominent actuellement la Terre, sont particulièrement sensibles à l’augmentation de la température et de la lumière. Elles risquent de disparaître bien avant les plantes C4, comme le maïs et la canne à sucre, qui sont plus adaptées aux conditions chaudes et lumineuses.

Il resterait ainsi environ 500 millions d’années supplémentaires pendant lesquelles seules les plantes C4 pourraient subsister, avant que la hausse de la luminosité solaire ne rende même ces plantes incapables de survivre. Cette réduction de la vie végétale entraînera, bien sûr, une baisse de la vie animale, en raison du manque de nourriture et de la diminution de l’oxygène dans l’atmosphère.

Certains microbes anaérobies pourraient néanmoins survivre dans cet environnement extrême, avant que le Soleil ne devienne encore plus puissant et ne fasse évaporer les océans. Cette extinction de la vie terrestre pourrait survenir plus tôt si un changement climatique rapide venait à accélérer le processus.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Science Alert

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