L’angoisse provoquée par les pensées suicidaires touche d’innombrables individus dans le monde. Bien que les raisons qui sous-tendent ces pensées soient multiples, une étude révolutionnaire a identifié une structure chimique potentielle dans le sang des personnes qui en souffrent.
De simples tests sanguins pour diagnostiquer la dépression et les pensées suicidaires
L’esprit humain est un labyrinthe complexe, et les causes de la dépression et des pensées suicidaires sont des cibles qu’on a du mal à explorer. Alors, pour pouvoir identifier ces maladies, les experts doivent se reposer sur leurs manifestations physiques. En effet, puisqu’on ne peut pas sonder le cerveau pour identifier quelles personnes ont des pensées suicidaires, il faut chercher d’autres signes pertinents pour pouvoir les diagnostiquer à temps, et éviter le pire. Hélas, de tels signes sont rares, du moins en ce qui concerne les pensées suicidaires.
Heureusement, la science ne cesse de progresser, et les scientifiques ont identifié un nouveau moyen potentiel pour identifier les personnes les plus à risque d’avoir un comportement suicidaire. D’après une recherche effectuée par les chercheurs de l’université de Californie à San Diego, il s’agirait notamment de biomarqueurs présents dans le sang. En effet, d’après les résultats de l’étude publiée dans la revue Translational Psychiatry, il existe un schéma chimique distinct dans le sang des personnes ayant des pensées suicidaires.
Les chercheurs ont également découvert des différences fondées sur le sexe dans l’impact de la dépression sur le métabolisme cellulaire. Avec la découverte de ces marqueurs biologiques, les chercheurs pourront notamment développer des tests sanguins qui permettront de détecter les personnes souffrant de dépression et celles vulnérables aux idées suicidaires. C’est très important dans la mesure où de nombreux patients souffrant de ces troubles sont réfractaires aux traitements ou font un déni de leur maladie, empêchant alors de leur administrer les soins nécessaires à leur condition.
Des tests avec un degré de précision très élevé
En ce qui concerne la découverte de ces biomarqueurs, les chercheurs les ont trouvés en analysant le sang de 99 patients souffrant de dépression et d’idées suicidaires, ainsi que celui d’un nombre égal de témoins sains. Parmi les centaines de produits biochimiques différents circulant dans le sang de ces individus, ils ont découvert que cinq pouvaient être utilisés comme biomarqueurs pour classer les patients souffrant de dépression et d’idées suicidaires. Les chercheurs ont précisé que ces biomarqueurs étaient différents pour les hommes et les femmes.
En se basant sur ces biomarqueurs, le niveau de précision des tests pour détecter la dépression et les idées suicidaires varie de 85 à 90 %. « Si nous avions 100 personnes qui ne souffrent pas de dépression ou qui souffrent de dépression et d’idées suicidaires, nous serions en mesure d’identifier correctement 85 à 90 des personnes les plus à risque, sur la base de cinq métabolites chez les hommes et de 5 autres métabolites chez les femmes », a en effet expliqué Robert Naviaux, auteur principal de l’étude. « Cela pourrait être important en matière de diagnostic, mais cela ouvre également une conversation plus large dans le domaine sur ce qui conduit réellement à ces changements métaboliques », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, ce nouvel algorithme capable de détecter les pensées suicidaires va sauver des millions de vies.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Science Alert
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