Qui a dit que tous les lapins voulaient vivre heureux dans les champs en mangeant des carottes ? Cette vie, le héros de Bunny Suicides en a marre et il est bien décidé à en finir. Héros de la bande dessinée homonyme, ce lapin jongle entre humour noir et ingéniosité hilarante pour atteindre son morbide objectif et nous faire rire avec ses idées. SooGeek vous fait décoller direction l’Angleterre afin de découvrir ce personnage loufoque qui a réussi à séduire des milliers de lecteurs.
Aussi connue en France sous le titre Le coup du lapin, Bunny Suicides est une bande dessinée anglaise imaginée par l’auteur-dessinateur Andy Riley. Publiée en 2003 dans un premier tome, The book of Bunny Suicides, la BD réunit une succession de petits dessins en une case montrant à chaque fois l’idée d’un petit lapin blanc pour mettre fin à ses jours. La BD a eu droit à une suite en 2004, Return of the Bunny Suicides, et à un troisième tome publié en 2011, Dawn of the Bunny Suicides.
Au premier abord, si vous vous fiez uniquement à son titre, vous pouvez penser que Bunny Suicides est une BD violente. Pourtant, c’est votre imagination qui détermine ce qui arrivera au petit lapin. A aucun moment dans les dessins, on ne voit de sang ou de violence. Les lapins sont comme saisis sur le vif juste avant de passer à l’acte. C’est votre esprit qui imagine ce qu’il se passera ensuite : vous pouvez même inconsciemment sauver le héros à grandes oreilles si vous le voulez. Cela n’empêche pas quelques dessins assez crus de se glisser çà et là entre les pages et que souvent, le sadisme va l’emporter dans votre esprit.
Graphiquement, la série est très proche d’une autre bande dessinée anglaise : Simon’s Cat. Tout comme son homologue félin, le lapin de Bunny Suicides est dessiné uniquement en noir et blanc et en quelques traits. Ses mésaventures tiennent généralement en un dessin, même s’il peut aussi être le héros de petites BD de quelques cases. Et comme son collègue, il joue beaucoup avec l’humour même si celui-ci est noir, limite noir foncé.
Ne manquant pas d’imagination pour parvenir à ses fins (sans mauvais jeu de mots), le lapin de Bunny Suicides rivalise d’ingéniosité pour nous faire rire même dans la mort. Il est parfois mis en scène près de mécanismes complètement fous qui auraient de quoi rendre jaloux MacGyver. L’auteur est même allé plus loin en jouant avec la pop culture et en imaginant comment certains personnages iconiques comme Terminator, Sauron, le Docteur, Alien, le canon de Space Invaders ou l’équipage de Star Trek élimineraient les lapins.
Qu’il essaie de se suicider de manière geek ou plus classique, la persévérance et l’inventivité du lapin ont fait rire de nombreux lecteurs à travers le monde. Cependant, malgré son succès, Bunny Suicides est une bande dessinée sujette à plusieurs controverses.
Au vu de son sujet, vous vous doutez bien que ces livres ne sont pas destinés à tous les publics surtout les plus jeunes. La mère d’un jeune lecteur de l’Oregon a ainsi découvert en 2008 le livre que son fils avait emprunté à la bibliothèque de son école. Celle-ci est allée voir l’école en personne en criant ne pas vouloir rendre l’ouvrage et le brûler à la place tant son contenu l’a choquée. Fin 2008, alors que le livre vient d’être lancé en Chine, les libraires sont obligés de les retirer de la vente après le suicide de plusieurs adolescents, même si rien n’a prouvé qu’ils avaient lu Bunny Suicides.
Ses mésaventures peuvent faire rire ou choquer mais le lapin de Bunny Suicides est devenu l’une des icônes de la bande dessinée anglaise. Parvenant à nous surprendre que ce soit via des inventions décalées ou des clins d’oeil à la pop culture, son auteur ne manque pas d’imagination pour malmener son héros aux grandes oreilles. Attention toutefois, ce lapin-là n’est pas du tout fait pour les enfants.
Par Justine Manchuelle, le
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