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— Kokophotos / Shutterstock.com

Des chercheurs américains ont identifié de nouvelles bactéries prometteuses. Capables de transformer rapidement le CO2 en minéral solide, elles pourraient être utilisées pour séquestrer ce gaz à effet de serre à l’intérieur des gisements de combustibles fossiles épuisés.

Bactéries coriaces

Présentée à l’occasion de la dernière conférence de l’American Geophysical Union, cette importante découverte est intervenue dans le cadre de prospections visant à identifier des bactéries capables de contribuer à la séquestration du dioxyde de carbone et de supporter des températures et pressions intenses.

Trois candidates ont été trouvées : une espèce de Bacillus vivant à environ 1 250 mètres de profondeur dans le Dakota du Sud, une espèce de Geobacillus trouvée dans l’État de Washington, également adaptée à ces conditions extrêmes, et une bactérie hyperthermophile colonisant les cheminées hydrothermales du Pacifique, capable de supporter des températures allant jusqu’à 110 °C, ainsi qu’une salinité et une pression élevées.

Lors d’expériences en laboratoire, les bactéries ont été exposées à des pressions, températures et acidités extrêmes. Lorsque la température atteignait 80 °C et la pression se révélait 500 fois supérieure à celle observée au niveau de la mer, elles ont pu convertir le CO2 en cristaux de carbonate en 10 jours seulement, grâce à une enzyme appelée anhydrase carbonique, catalysant la réaction entre le CO2 et l’eau.

— Yuangeng Zhang / Shutterstock.com

De vastes implications potentielles

De telles prouesses suggèrent que ces bactéries pourraient être pompées en même temps que de grandes quantités de dioxyde de carbone dans les profonds gisements de pétrole et de gaz épuisés, afin de séquestrer ce gaz à effet de serre de façon permanente.

Selon l’équipe, ces cristaux pourraient également être utilisés pour sceller les puits d’hydrocarbures abandonnés, souvent décrits comme des « bombes à retardement », et ainsi éviter que des liquides ou gaz résiduels ne s’en échappent.

Bien qu’il s’agisse de résultats préliminaires, et que de nombreux défis techniques devront être surmontés pour concrétiser l’approche, les progrès rapides réalisés dans le domaine de la capture du carbone pourraient en faire un outil précieux pour atténuer le réchauffement climatique.

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