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Une nouvelle étude longitudinale portant sur plusieurs milliers de sujets a lié l’infection par la bactérie buccale Fusobacterium nucleatum au développement de la coronaropathie, responsable d’environ un tiers des décès dans le monde.

Explorer le rôle de l’inflammation dans le développement de la coronaropathie

Forme la plus courante de maladie cardiaque, la coronaropathie est caractérisée par l’accumulation de plaques sur les parois des artères alimentant le cœur (athérosclérose), pouvant entraîner une crise cardiaque en cas d’obstruction complète. Si une combinaison de facteurs génétiques, environnementaux et démographiques a été mise en évidence (tabagisme, diabète, cholestérol, hypertension…), l’âge et le sexe ont également une influence sur son développement (les hommes sont davantage susceptibles d’en souffrir).

Ces dernières années, différentes recherches ont également établi un lien entre le développement de la plaque artérielle et la réponse inflammatoire de l’organisme, suscitant un regain d’intérêt pour l’exploration du rôle potentiel des bactéries, virus et autres micro-organismes dans les maladies cardiaques.

Estimant la compréhension de la contribution des infections, de l’inflammation et des facteurs de risque génétiques incomplète, Flavia Hodel et ses collègues ont cherché à l’approfondir. Publiés dans la revue eLife, leurs travaux ont impliqué le suivi de la santé cardiaque de 3 459 sujets pendant 12 ans. Les niveaux sanguins de protéine C-réactive (CRP), qui constituent une mesure de l’inflammation, ont été régulièrement mesurés, et les participants également testés pour 22 agents pathogènes humains, dont 15 virus, six bactéries et un parasite.

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La bactérie Fusobacterium nucleatum

L’une des bactéries étudiées était Fusobacterium nucleatum. Commune chez l’Homme, celle-ci est connue pour entraîner une inflammation des tissus buccaux (gingivite et parodontite) et a également tendance à se propager à l’intestin et à l’appareil génital féminin. L’analyse des données recueillies a permis de lier une infection antérieure ou en cours par la bactérie à un risque accru de coronaropathie. Selon les chercheurs, celle-ci migrerait depuis la bouche et se fixerait directement sur les parois des artères coronaires, favorisant la croissance de la plaque.

« Notre étude s’ajoute aux preuves croissantes que l’inflammation déclenchée par les infections peut contribuer au développement de la coronaropathie, augmentant le risque de crise cardiaque », souligne Jacques Fellay, professeur à la Faculté des sciences de la vie de l’EPFL et co-auteur de l’étude.

Bien que davantage de recherches soient nécessaires pour faire pleinement la lumière sur les mécanismes impliqués, de tels résultats suggèrent qu’un simple traitement antibiotique permettrait de traiter la coronaropathie d’origine bactérienne.

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