Le droit à l’avortement est en péril aux Etats-Unis. La gouverneure de l’Alabama a récemment signé le projet de loi anti-avortement le plus extrême du pays. En effet, la procédure d’interruption volontaire de grossesse y serait formellement interdite. Quant au gouverneur de la Géorgie, il a signé pour une interdiction de l’IVG après six semaines de grossesse. Un délai souvent trop court pour qu’une femme découvre qu’elle est enceinte. C’est donc l’occasion de rappeler que restreindre voire interdire l’avortement met en péril la santé publique !

L’ALABAMA VEUT INTERDIRE L’AVORTEMENT

La bataille autour du droit à l’avortement fait rage en Alabama. La gouverneure a signé un projet de loi qui interdit purement et simplement la pratique de cette procédure. Même en cas de viol ou d’inceste. La question de l’interruption volontaire de grossesse est débattue dans plusieurs États des États-Unis.

En effet, le sénat du Missouri a adopté une loi interdisant l’avortement après huit semaines de grossesse. Quant au gouverneur de Géorgie, il souhaite interdire l’IVG après six semaines de grossesse. Un délai jugé beaucoup trop court, puisqu’à ce stade, la plupart des femmes ne savent pas encore qu’elles sont enceintes.

Toutefois, ces lois ne sont pas entrées en vigueur : avorter est toujours légal en Alabama. Et il existe un droit constitutionnel à l’avortement aux États-Unis. En effet, l’arrêt « Roe v. Wade » garantit depuis 1973 le droit à avorter, tant que le fœtus n’est pas considéré comme viable. C’est-à-dire jusqu’à la 24e semaine de grossesse.

Cependant, la restriction du droit à l’avortement, comme le préconise le sénat du Missouri ou le gouverneur de la Géorgie, peut mettre en péril la santé publique.

RESTREINDRE LES AVORTEMENTS REND LES IVG MOINS SÛRES

La médecine moderne a rendu les avortements extrêmement sûrs. Les complications sont rares, si bien qu’une IVG est moins risquée qu’une extraction des dents de sagesse ! Toutefois, restreindre l’accès à la procédure augmente le risque de complications.

Ainsi, retarder les soins avec un délai d’attente peut contraindre les médecins à pratiquer un avortement chirurgical, plutôt qu’un avortement provoqué par des médicaments. Une situation remarquée notamment en Utah. Un délai d’attente de 72 heures, non justifié médicalement, y est obligatoire entre la consultation initiale et la procédure d’IVG. De plus, cela augmente le coût financier pour celles qui obtiennent l’intervention.

Enfin, des avortements ont toujours lieu, même quand ils sont interdits. Environ 800 000 avortements illégaux seraient pratiqués chaque année aux Etats-Unis. Alors, les femmes qui veulent mettre un terme à leur grossesse se tournent vers des méthodes dangereuses. On peut citer notamment certaines herbes, ou encore se frapper l’abdomen…

LES GROSSESSES SONT PLUS DANGEREUSES QUE LES AVORTEMENTS

Cette information peut étonner : un avortement est beaucoup moins risqué qu’une grossesse à terme. Et ce, à tous les niveaux. En effet, l’accouchement serait 14 fois plus dangereux que l’avortement. D’autant que les États-Unis ont le taux de mortalité maternelle le plus élevé des pays riches en Occident. Pire, le taux de décès dus à des complications liées à la grossesse continue d’augmenter.

Mais cela ne s’arrête pas là. Aux États-Unis, les zones où les lois et les politiques sont plus restrictives au sujet de l’avortement sont celles qui défavorisent le plus la santé de la mère et de l’enfant. Que ce soit légalement et politiquement. Plusieurs études démontrent des résultats de santé moins bons pour les femmes et les enfants qui vivent dans ces lieux.

L’IVG RÉDUIT LE RISQUE DE VIOLENCE ET D’INSÉCURITÉ FINANCIÈRE

Dans le cadre d’une étude, des chercheurs ont suivi pendant deux ans, entre 2008 et 2010, près de 1000 femmes qui se sont vu refuser l’avortement. Elles ont donc été contraintes de mener leur grossesse non désirée à terme. Malheureusement, les conséquences de ce refus sont particulièrement graves pour la santé.

En effet, ces femmes étaient évidemment plus susceptibles de souffrir d’anxiété, voire d’idées suicidaires. De plus, elles étaient également plus susceptibles d’avoir de graves complications à la suite de leur grossesse. Selon Sarah Roberts, professeure à la faculté de médecine de l’Université de Californie, cette situation attache les femmes aux hommes violents.

L’étude a soulevé que les femmes qui se voient refuser un avortement sont plus susceptibles d’être victimes de violences conjugales. Également, les femmes qui n’ont pas eu accès à un avortement subissent une plus grande insécurité financière. En effet, elles vivent souvent sous le seuil de pauvreté fédéral…

LES AVORTEMENTS N’ONT PAS DE CONSÉQUENCES NÉGATIVES SUR LA SANTÉ PUBLIQUE

Comme le rappelle Sarah Roberts : « Il n’y a pas d’avantage pour la santé des gens si on leur refuse l’avortement. » Et l’interruption volontaire de grossesse n’augmente pas le risque de maladie mentale. Au contraire : les femmes qui se voient refuser une IVG sont plus susceptibles de souffrir d’anxiété ou de dépression !

De plus, puisque les avortements sont sûrs, une procédure légale et en temps opportun comporte peu de risques pour la santé physique des femmes. En somme, les avortements n’ont pas de conséquences négatives sur la santé publique !

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