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Découverte d’une « autoroute » de dinosaures vieille de 70 millions d’années en Alaska

« Il s’agissait d’un écosystème extraordinaire »

autoroute dinosaures
Vue aérienne du site — © Patrick Druckenmiller

Au cœur du parc national du Denali, des paléontologues ont identifié le plus grand site de traces de dinosaures d’Alaska, abritant un nombre record d’empreintes parfaitement préservées.

Un site paléontologique exceptionnel

Si Pat Druckenmiller et ses collègues de l’université d’Alaska se demandaient au départ si les sept heures de marche nécessaires pour atteindre le site en valaient la peine, le soleil couchant n’a pas tardé à révéler son caractère exceptionnel. Ainsi éclairées, ses falaises se sont avérées être criblées d’empreintes de pas durcies laissées dans la boue ancienne par des dinosaures massifs, et de moulages créés par l’accumulation et la solidification de sédiments.

« Elles étaient si détaillées que l’on pouvait distinguer la forme des orteils et la texture de la peau », détaillent les auteurs de l’étude, publiée dans la revue Historical Biology.

Aujourd’hui à la verticale, ces couches sédimentaires superposées constituaient le sol de la zone à la fin du Crétacé. Au fil du temps, la tectonique des plaques, responsable de l’émergence de la chaîne de l’Alaska, a entraîné leur lente élévation. Selon Druckenmiller, à l’époque des dinosaures, la région était une vaste plaine parsemée de points d’eau, qui auraient attiré des spécimens juvéniles et adultes de nombreuses espèces pendant des milliers d’années.

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Paroi comprenant de nombreuses traces d’hadrosaure (ou dinosaure à bec de canard) — © Patrick Druckenmiller

« Il s’agissait d’un écosystème extraordinaire », avance le chercheur. « Ce site boisé était fréquenté par de grands dinosaures à bec de canard et à cornes, mangeurs de plantes, ainsi que des carnivores comme les raptors et les tyrannosaures, des reptiles volants et des oiseaux. »

Des indices précieux

L’équipe a également trouvé des plantes fossilisées, des grains de pollen et des indices suggérant la présence de mollusques d’eau douce et d’autres invertébrés. « Tous ces petits indices permettent de comprendre à quoi ressemblait l’environnement dans son ensemble », explique Dustin Stewart, co-auteur de la nouvelle étude.

Dans les mois qui viennent, les chercheurs prévoient de poursuivre les analyses et de collaborer avec le service des parcs nationaux afin de préserver la géologie remarquable du site.

En 2022, des scientifiques britanniques avaient réalisé une découverte tout aussi fascinante dans la province canadienne de l’Alberta : un fossile de dinosaure à bec de canard comprenant également des tissus cutanés.

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Empreinte de théropode (probablement un tyrannosaure) — © Dustin Stewart

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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