Si on est face à une situation éprouvante, il est très probable qu’on se mette à s’autocritiquer, souvent par manque de confiance en soi sur le moment. Mais une récente étude montre que ce traitement est néfaste pour votre santé et qu’il faut privilégier l’autocompassion, qui est vraiment bénéfique pour votre santé…

Etre autocritique, ou faire preuve d’autocompassion… 

Les chercheurs perçoivent l’autocompassion et l’autocritique comme deux réponses différentes possibles lorsque nous sommes face à une expérience difficile. Mais qu’est-ce que cela signifie ?

Une personne fait preuve d’autocritique lorsqu’elle est à la fois sévère et pleine de jugement sur ses propres capacités à rebondir lors d’une période stressante. Cette personne va souvent se sentir isolée, et aura tendance à adopter le mode “combat ou fuite” lors des moments difficiles, ce qui va conduire à ce qu’elle se sente souvent menacée. 

Une personne faisant preuve d’autocompassion va être moins dans le jugement. En effet, elle ne portera pas de jugement sur ses réponses aux situations difficiles, et comprendra que ces expériences font partie de la vie d’un être humain. En période d’adversité, cette personne peut faire appel à des stratégie d’auto-assurance, et d’apaisement pour se sentir mieux. 

Vous pensez sans doute que les méthodes d’une personne qui utilise l’autocompassion sont meilleures lors d’un problème et vous n’avez pas tort. En fait, une récente étude menée par les chercheurs de l’université d’Exeter et d’Oxford montre qu’adopter ce comportement permet d’être en meilleure santé physique et émotionnelle.

En quoi consistait l’expérience ?

Pour évaluer les raisonnements d’autocompassion et d’autocritique, les scientifiques ont mené une étude sur 135 étudiants en bonne santé mentale et physique, anglophones et droitiers, qui viennent du Royaume-Uni. Les chercheurs ont utilisé l’échelle de l’autocompassion avec 26 éléments, l’échelle des formes de l’autocritique/attaque et l’échelle de l’auto-assurance. 

Ils ont ensuite divisé les étudiants en 5 groupes. Chaque groupe devait écouter un enregistrement de 11 minutes les conditionnant à penser de manière autocompatissante ou autocritique. Un groupe qui était dans la condition de l’autocompassion a écouté des instructions qui les guidaient à se diriger directement de la bonté et de la compassion vers leurs sensations corporelles. Un autre groupe était guidé à envoyer des voeux d’amitié à une personne qu’ils aimaient bien mais également à eux-mêmes. Le troisième groupe, “la condition excitée positive” a dû réfléchir à un événement positif pendant lequel ils pouvaient réaliser quelque chose de merveilleux. On a demandé au groupe de la “rumination autocritique” de se concentrer sur quelque chose qu’ils n’ont pas fait aussi bien qu’ils l’espéraient. Enfin, le groupe contrôle a écouté un scénario concernant du shopping dans un supermarché.  

Soyez plus compatissant envers vous vous-même

Sans surprise, les étudiants dans les deux groupes d’autocompassion ont déclaré avoir beaucoup plus de sentiments d’autocompassion après avoir écouté les enregistrements. Les étudiants dans la condition de rumination en autocritique disent, eux, avoir beaucoup moins de sentiments d’autocompassion juste après. En fait, les enregistrements ont fait ressentir aux étudiants ce qu’ils étaient supposés ressentir. Mais ces enregistrements avaient également un effet physiologique puisqu’ils permettaient d’altérer la fréquence cardiaque des étudiants. Juste après avoir écouté l’enregistrement, la fréquence cardiaque des étudiants dans la catégorie de l’autocompassion a ralenti de deux à trois battements par minute en moyenne, par rapport à ceux qui ont écouté les enregistrements autocritiques.

Pour les chercheurs, l’information la plus importante de cette étude semble être que les exercices d’autocompassion semblent activer le  système nerveux parasympathique du corps, l’antidote même de la réponse “combat ou fuite” du corps. C’est ce qui va ensuite aider à ralentir votre respiration et votre pouls. Des précédentes études avaient déjà associé une augmentation de l’activité parasympathique (comme dans ces cas-là) avec une réduction du taux de cortisol, à une amélioration du fonctionnement du système immunitaire, à une efficacité dans la régulation des émotions, de la santé physique et psychologique notamment la santé cardiovasculaire. Ainsi, être gentil avec soi-même est littéralement bon pour votre coeur.

L’étude a été menée sur des personnes en plutôt bonne santé, les chercheurs montrent donc que ces exercices ne fonctionnent peut-être pas pour des personnes souffrant de maladies mentales comme la dépression. Ils espèrent cependant mener prochainement des recherches pour ces personnes. S’ils ne savent pas encore combien de temps les effets de cette activité d’autocompassion durent, il n’y a aucun mal à être gentil avec vous-même et faire preuve de compassion envers vous et votre entourage.

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