Il existe une croyance répandue selon laquelle un passager, même non formé, pourrait faire atterrir un avion en cas d’urgence, avec l’assistance des contrôleurs aériens. Cependant, cette perception ne tient pas compte de la complexité et des compétences nécessaires pour maîtriser un tel scénario. Cette idée est souvent alimentée par des anecdotes de passagers prenant le contrôle en l’absence du pilote. Cependant, cette vision occulte la réalité du pilotage, en particulier lorsqu’il s’agit d’un avion commercial de grande envergure.
Les défis du pilotage automatique
Selon les résultats d’une enquête publiée en janvier, environ un tiers des adultes américains pensent qu’ils pourraient faire atterrir un avion de ligne en toute sécurité avec l’aide des contrôleurs aériens. Ce chiffre atteint près de 50 % chez les hommes interrogés.
Il n’est pas toujours possible de compter sur le pilote automatique. Environ 90 % du temps de vol d’un pilote est consacré à la surveillance des systèmes de pilotage automatique et à s’assurer que tout fonctionne correctement. Les 10 % restants sont consacrés à la résolution des problèmes, au roulage, au décollage et à l’atterrissage.
Bien que cette technologie soit omniprésente, elle n’est pas suffisante pour effectuer les décollages et les atterrissages. Ces derniers, qui constituent les tâches les plus difficiles, sont toujours effectués manuellement, à l’exception de quelques modèles d’avions qui permettent un atterrissage automatique – une exception plutôt que la norme.
La complexité du décollage et de l’atterrissage
Le décollage, point de départ de tout vol, est une opération délicate qui nécessite une attention minutieuse. L’avion doit accélérer suffisamment pour que les ailes génèrent une portance permettant de quitter le sol. Cela implique une concentration intense sur divers instruments et signaux extérieurs tout en maintenant la trajectoire centrale sur la piste jusqu’à la vitesse de décollage. Après, il doit travailler avec le contrôle aérien pour suivre une trajectoire prédéterminée, rentrer le train d’atterrissage et tenter de s’élever à une vitesse et dans une direction données.
L’atterrissage est une manœuvre encore plus complexe, demandant un contrôle précis de la direction et de la vitesse de descente de l’avion. Le pilote doit ajuster le train d’atterrissage et les volets tout en respectant les règles du trafic aérien. En approche de la piste, évaluer la hauteur, réduire la puissance et ajuster le taux de descente deviennent des tâches cruciales. Avant l’extrémité de la piste, ils utilisent l’inversion de poussée et les freins au sol pour arrêter complètement l’avion. Tout cela se passe en quelques minutes.
Pour une personne non qualifiée, le décollage et l’atterrissage sont extrêmement rapides, techniquement complexes et nécessitent un niveau d’attention élevé. En outre, elle doit posséder un large éventail d’aptitudes qui ne peuvent être acquises qu’au terme d’une formation approfondie.
La formation des pilotes
Le processus de formation d’un pilote professionnel est long, commençant par une licence de loisir, puis une licence privée, et enfin une licence commerciale pour voler professionnellement. Avant même de s’asseoir dans un cockpit, les élèves étudient divers domaines tels que l’aérodynamique, le droit aérien, la météorologie, la navigation, les systèmes d’aéronefs, et plus encore.
Les débuts consistent en des leçons pratiques avec un instructeur dans de petits avions légers, puis viennent des sessions en simulateur et des centaines d’heures d’entraînement sur avion réel, souvent avec des passagers à bord. Les compétences nécessaires pour décoller et atterrir ne sont acquises qu’après des années d’expérience. Par conséquent, les chances de réussir l’atterrissage d’un avion avec l’aide des contrôleurs aériens sont assez minces pour ceux qui n’ont jamais étudié les principes de base du pilotage.
L’avènement des simulateurs de vol, tels que Flight Simulator et X-Plane, a démocratisé la formation aéronautique. Ces outils offrent un environnement immersif dans lequel les aspirants pilotes peuvent développer leurs compétences. Toutefois, l’idée que quelques sessions suffisent pour maîtriser le pilotage est une illusion. Bien que ces simulateurs soient un excellent complément à la formation, ils ne remplacent pas l’expertise accumulée au fil d’une formation complète. Par ailleurs, saviez-vous qu’en 1989, suite à un pari entre le pilote et le co-pilote, un avion s’est écrasé ?
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: Science Alert
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