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Des archéologues découvrent un ancien atelier de sculpture en marbre sur l’île de Paros

Cette découverte révèle les secrets des statues de marbre qui ont traversé les siècles

Atelier Sculpture
Image d’illustration — © Alun Salt / Wikimedia Commons

Les trésors de l’art grec ancien continuent de fasciner les chercheurs contemporains. Dernièrement, des fouilles sur l’île de Paros ont permis de mettre au jour un atelier de sculpture en marbre datant de la période hellénistique. Cette découverte exceptionnelle offre un aperçu rare des méthodes utilisées, il y a plus de deux millénaires, pour créer des statues grandeur nature, symboles du réalisme et de l’esthétisme classiques.

Les origines de la sculpture en marbre grecque

Paros, située au cœur des Cyclades, jouait un rôle central dans le monde grec antique. L’île était non seulement un point stratégique pour le commerce maritime, mais également un foyer artistique et culturel. Depuis l’âge du bronze jusqu’aux périodes classique et hellénistique, Paros était célèbre pour son précieux marbre, connu pour sa pureté et sa translucidité. 

Ce matériau exceptionnel, utilisé dans la construction de temples, de statues et de monuments, a contribué à la prospérité de l’île et à son rayonnement à travers toute la mer Égée. Le marbre de Paros est ainsi devenu un élément clé de l’innovation artistique et a influencé les tendances esthétiques dans tout le bassin méditerranéen.

Avant de devenir un art raffiné, la sculpture grecque connut des débuts modestes. Aux VIIIe et VIIe siècles av. J.-C., les artisans travaillaient principalement des matériaux comme l’argile, le bronze ou l’ivoire, produisant de petites figures stylisées. Cependant, ce n’est qu’au VIe siècle avant J.-C. que les statues en marbre grandeur nature firent leur apparition. À leurs débuts, les sculpteurs grecs s’inspiraient des formes rigides des œuvres égyptiennes et proche-orientales. 

Mais, le Ve siècle marque une révolution, les artistes commençant à représenter le corps humain avec un réalisme sans précédent. L’idéal de beauté grec évolua vers des formes plus naturelles, expressives et sensuelles, donnant naissance à des chefs-d’œuvre comme la célèbre Vénus de Milo, sculptée dans le marbre de Paros.

Un atelier oublié refait surface à Parikia

Sur le site de Floga, situé à Parikia, la capitale de l’île, les archéologues ont mis au jour les vestiges d’un atelier de sculpture datant de la période hellénistique (323-31 av. J.-C.). Ce site, établi sur les ruines d’un ancien complexe résidentiel datant du Ve ou IVe siècle avant J.-C., témoigne de l’importance durable de l’industrie du marbre sur l’île.

Les premières fouilles, réalisées dans les années 1980, avaient déjà révélé des éclats de marbre et des statues inachevées, suggérant une activité artisanale. Les campagnes de fouilles de 2008 et 2013 ont ensuite mis en lumière des objets du quotidien, tels que des récipients pour manger et boire, indiquant que le site était également utilisé comme espace résidentiel. Cependant, les recherches de 2024 ont apporté des preuves décisives, montrant une réorganisation du lieu entre la fin du IIIe et le début du IIe siècle avant J.-C.

Un lieu à la fois domestique et artisanal

Parmi les découvertes les plus marquantes, une pièce décorée de fragments de fresques murales et d’un sol en galets a été identifiée comme un andrôn, une salle de réception masculine typique des maisons grecques. Cette découverte renforce l’idée que le site était à la fois une résidence et un atelier de sculpture, illustrant la coexistence entre vie quotidienne et production artistique.

Les couches épaisses de débris de marbre, accompagnées de statues inachevées, de moules en argile, de pigments, de scories métalliques et de sceaux, confirment la fonction artisanale du site. Les statues semi-finies, représentant principalement Aphrodite, la déesse de la beauté, témoignent de l’évolution stylistique de l’époque, où l’art grec s’éloignait de la rigidité archaïque pour embrasser un réalisme expressif.

Cette incroyable découverte sur l’île de Paros permet de mieux comprendre les techniques, les pratiques et la philosophie qui animaient l’art de la Grèce antique. Elle met également en lumière l’importance de la conservation archéologique pour préserver et reconstruire le patrimoine culturel.

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Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Arkeonews

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