Image d’illustration montrant les ruines du temple d’Aphrodite découvert à Cnide (Turquie) et partageant de nombreuses similitudes avec celui d’Urla-Çeşme — Yasemin Olgunoz Berber / Shutterstock.com

Lors de fouilles réalisées dans l’ouest de la Turquie, des archéologues ont mis au jour un impressionnant temple antique. Construit au sixième siècle avant J.-C, celui-ci était dédié à la déesse grecque Aphrodite.

« Il s’agit d’une découverte archéologique fascinante »

Connue pour abriter de nombreux vestiges historiques millénaires, la péninsule d’Urla-Çeşme est encore loin d’avoir révélé tous ses secrets. En début d’année, des archéologues turcs ont annoncé la découverte des restes d’un temple dédié à Aphrodite, déesse grecque de la beauté, de l’amour et de la fertilité. L’équipe a trouvé un morceau de statue et une sculpture de tête en terre cuite représentant une femme, ainsi qu’une inscription indiquant qu’il s’agissait d’un endroit sacré.

« Il s’agit d’une découverte archéologique fascinante », estime Elif Koparal, de l’université des Beaux-Arts Mimar Sinan. « Nous avons identifié ce temple datant du sixième siècle avant J.-C. lors d’un examen de surface. Le culte d’Aphrodite était très répandu à cette époque et ces découvertes on permis de confirmer qu’elle était également vénérée dans la région. »

Parfois associée à la mer et à la guerre, Aphrodite était également considérée par les prostituées comme leur protectrice. Alors que les premières sculptures connues la montraient habillée, à partir du cinquième siècle avant J.-C., les artistes auraient commencé à la représenter nue ou essentiellement nue. Selon l’Encyclopedia Britannica, son culte était très populaire dans la Grèce antique, avec de nombreux temples et sanctuaires lui étant consacrés à Chypre et sur l’île de Cythère, au large des côtes grecques.

Sculpture d’Aphrodite datant du troisième siècle avant J.-C. — © J. Paul Getty Museum / Wikimedia Commons

Située au sud-est du site d’Urla-Çeşme (dans l’actuelle Turquie) et inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, la ville antique d’Aphrodisias avait été nommée ainsi en l’honneur de la déesse. Ses disciples y avaient d’abord établi un temple au troisième siècle avant J.-C., suivi par la construction du reste de la ville, incluant un théâtre et des thermes.

Des vestiges millénaires

Comme le rapporte l’agence gouvernementale Anadolu, Koparal et ses collègues ont découvert les premiers indices suggérant la présence d’un temple sur le site d’Urla-Çeşme en 2016, alors qu’ils étudiaient les vestiges de nombreuses colonies s’étant établies dans la région pendant plusieurs millénaires. En l’espace d’une quinzaine d’années, un total de 35 établissements préhistoriques ont été mis au jour dans une zone de 1 600 mètres carrés seulement. Seize d’entre eux remontaient à la fin du Néolithique, tandis que la partie restante datait de l’âge de pierre.

Le site de fouilles est situé près de la métropole d’İzmir, l’une des plus anciennes villes méditerranéennes. Anciennement connue sous le nom de Smyrne, celle-ci constitue un lieu majeur depuis des millénaires, et des restes de poteries ont révélé que les forces grecques s’étaient établies dans la région vers 1000 avant J.-C.

Un aperçu des relations économiques et sociales ayant cours dans la région depuis 8 000 ans

Selon Koparal, les découvertes réalisées ces dernières années, incluant des tumulus et des grottes utilisées comme sites sacrés, documentent les relations économiques et sociales entre les peuples vivant dans la région depuis 8 000 ans. Son équipe a indiqué travailler avec la population locale afin de préserver ces trésors archéologiques, qui pourraient être menacés par les pillards et le développement urbain.

Aphrodite n’était toutefois pas la seule divinité antique vénérée dans la région. L’automne dernier, des fouilles réalisées dans l’acropole de la ville de Daskyleion ont permis la mise au jour d’un masque vieux de 2 400 ans représentant Dionysos, dieu grec du vin, de la fertilité et de l’allégresse. Selon les archéologues, ses anciens adorateurs utilisaient probablement le masque en terre cuite lors des rituels associés à la fabrication de cet alcool.

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