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Assassinat de John F. Kennedy : un ex-agent du Secret Service assure que le tireur n’a pas agi seul

L'ex-agent se trouvait à quelques pas de John Fitzgerald Kennedy lorsque celui-ci a été abattu à Dallas, le 22 novembre 1963

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— © manhhai / Flickr

Plus de soixante ans après l’assassinat du président John F. Kennedy, un nouvel élément vient bousculer les théories existantes. Paul Landis, un agent du service secret à la retraite, brise le silence et publie un ouvrage dans lequel il offre un récit qui diffère significativement des conclusions de la commission Warren. Ce témoignage tardif soulève des questions sur la fiabilité des enquêtes précédentes et met en lumière la complexité persistante de ce chapitre sombre de l’histoire américaine.

La théorie de la balle unique

Le président Lyndon B. Johnson charge la commission Warren d’enquêter sur l’assassinat de John F. Kennedy du 22 novembre 1963. Les conclusions de la commission, publiées en septembre 1964, montrent que Lee Harvey Oswald a tiré trois balles sur le président depuis la fenêtre du sixième étage du Texas School Book Depository. Pour expliquer le parcours de la balle qui a atteint le président américain John F. Kennedy, la commission Warren a utilisé la théorie de la balle unique, parfois appelée par dérision théorie de la balle magique, au cours de son enquête. 

La commission est parvenue à la conclusion que le gouverneur du Texas, John Connally, qui était blessé, avait très probablement été touché par la même balle, étant donné que la limousine présidentielle n’avait pas subi de dommages compatibles avec une balle à haute vitesse. Selon cette théorie, une balle d’une longueur de trois centimètres à noyau de plomb gainé de cuivre a été tirée à travers le cou du président Kennedy, dans la poitrine du gouverneur Connally, à travers son poignet droit et dans la cuisse gauche de Connally. 

Si cela est vrai, la balle a brisé l’os du radius de Connally et a traversé une orthèse dorsale, 15 couches de vêtements, 7 couches de peau et environ 15 de tissu musculaire, en plus de pulvériser 10 cm de sa côte. Après la fusillade, la balle a été découverte sur un brancard dans le couloir de l’hôpital. Selon la Commission Warren, c’est sur ce brancard que le gouverneur Connally a été transporté.

La mémoire de Ron Landis

Dans The Final Witness : A Kennedy Secret Service Agent Breaks His Silence After Sixty Years, Paul Landis réfute la théorie de la balle unique de la commission Warren. Landis est convaincu que la « balle magique », comme l’appellent les critiques en raison de son état impeccable et de sa trajectoire apparemment invraisemblable, n’a frappé que Kennedy, et que c’est la même balle qu’il a retrouvée dans la limousine et laissée sur la civière du président. 

Selon lui, qui s’est entretenu avec Peter Baker du New York Times, la balle aurait pu rouler sur la civière de Connally à un moment ultérieur, ce qui aurait incité les enquêteurs à établir un lien avec les blessures du gouverneur. Si cette idée est valable, cela pourrait signifier que Connally a été touché par une balle différente, peut-être même par une balle qui n’a pas été tirée par Lee Harvey Oswald, qui aurait dû tirer trois balles précises en succession rapide.

Selon son récit de l’assassinat, Landis a vu la balle, coincée dans la couture d’un coussin de siège de limousine, alors qu’il aidait Jackie Kennedy à sortir du véhicule, et il l’aurait empochée. Landis affirme avoir dissimulé la balle dans une couverture près du pied gauche du président Kennedy dans l’espoir qu’elle soit retrouvée avant l’autopsie du président. Mais Landis n’avait pas mentionné cet épisode crucial lors de son témoignage écrit dans les jours suivant l’assassinat. Il justifie cet oubli par l’état de choc et de stress post-traumatique qu’il a subi. 

John F. Kennedy
— © U.S. Embassy New Delhi / Flickr

Une histoire mise à l’épreuve

Le récit de Landis n’a pas manqué de susciter des réactions diverses dans la communauté des experts. Selon Steve Gillon, auteur d’un livre sur l’assassinat en 2010, les historiens ont toujours pour consigne de se fier aux récits contemporains plutôt qu’à la mémoire, qui se détériore avec le temps. Il est difficile de croire que 60 ans plus tard, Landis puisse se souvenir de détails dont il ne se souvenait pas à l’époque.

Parmi ses anciens collègues, Clint Hill, un autre agent du service secret, est sceptique et rappelle que la version de Landis de 2014 différait de son récit actuel. Hill affirme qu’au lieu de placer la balle sur le brancard spécifique de Kennedy, Landis a affirmé l’avoir placée sur un brancard dans le couloir après l’avoir mise dans sa poche et l’avoir emmenée au service des urgences.

Gerald Posner, auteur d’un livre sur l’assassinat de JFK, met en garde contre la malléabilité de la mémoire humaine, surtout quand il s’agit d’événements aussi traumatisants et lointains. Posner rappelle que « nous avons de nombreux cas, pas seulement pour l’assassinat de Kennedy, […] où les personnes qui ont été témoins d’événements traumatisants lisent plus tard des histoires ou parlent à d’autres personnes, voient des documentaires, et leurs nouveaux souvenirs s’intègrent à leurs anciens souvenirs ».

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Smithsonianmag

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