
La mise au jour d’outils paléolithiques en Asie de l’Est indique une période beaucoup plus dynamique que prévu dans cette partie du monde il y a plusieurs dizaines de milliers d’années.
Outils Quina
Débuté il y a environ 300 000 ans, le Paléolithique (ou âge de pierre) moyen et s’est achevé il y a 40 000 ans. Les découvertes réalisées en Europe et en Afrique indiquent une période de profonds changements, tant d’un point de vue technologique que culturel, pour les groupes humains qui vivaient à l’époque dans ces parties du globe.
Alors qu’il était jusqu’à présent largement supposé que l’Asie de l’Est avait « échappé » à cette vague, de nouvelles recherches publiées dans la revue PNAS bouleversent cette conception.
Une série de fouilles menées dans le district de Longtan (sud-ouest de la Chine) ont conduit à la découverte d’artefacts vieux de 55 000 ans témoignant de l’utilisation de la « technique Quina », méthode de production d’outils lithiques étroitement associée à Néandertal et documentée sur différents sites préhistoriques européens.
The Quina toolmaking technology, a 60,000-year-old innovation associated with European Neanderthals, has been found for the first time in East Asia, in China. Archaeologists are still trying to understand the ramifications of this extraordinary discovery.https://t.co/nrmYsPaEjM… pic.twitter.com/VCXSYm27XG
— Ancient Origins (@ancientorigins) April 1, 2025
L’un des principaux outils Quina était le racloir. Offrant une solide prise en main, cet objet massif et asymétrique présentait une large surface écailleuse utilisée, comme son nom l’indique, pour racler plutôt que couper. Les chercheurs expliquent en avoir découvert plusieurs exemples à Longtan, ainsi que des éclats caractéristiques indiquant qu’ils étaient utilisés pour le travail d’os, de bois de cervidés et de matière végétale.
Des interrogations
À l’heure actuelle, on ignore si la technique Quina s’est développée localement ou a été introduite en Chine orientale par le biais de migrations humaines. La découverte d’outils plus anciens pourrait permettre de répondre à cette question, et celle d’ossements de déterminer la ou les espèces impliquées.
« Il pourrait s’agir d’anciens humains modernes, de Néandertaliens [dont les témoignages n’ont jamais été identifiés en Asie de l’Est], de Dénisoviens [groupe cousin de Néandertal qui vivait en Sibérie] ou même d’un nouveau représentant du genre Homo », conclut Marwick.
Le mois dernier, des découvertes dans la forêt tropicale africaine avaient révélé une occupation humaine de ces environnements beaucoup plus précoce que prévu.
Par Yann Contegat, le
Source: Cosmos Magazine
Étiquettes: artefact, paléolithique
Catégories: Actualités, Histoire