Ce n’est pas un secret, les températures mondiales sont en train d’augmenter, sans aucune forme de frein. Avec les taux actuels, nous gagnerons 1,5° par rapport au niveau industriel d’ici 2050, ce qui aura des répercussions catastrophiques dans bien des secteurs. Une nouvelle étude annonce qu’il faudrait planter environ 1 milliard d’hectares de forêts pour contrôler le réchauffement climatique efficacement, ce qui est quasiment réalisable.
Une quantité bien établie
Selon le dernier rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur les changements climatiques des Nations unies, il faut ajouter 1 milliard d’hectares de forêts pour contribuer à limiter le réchauffement planétaire à hauteur de 1,5°C. La date limite serait 2050. Ainsi, pour faire écho à ce chiffre, deux écologistes de l’école polytechnique fédérale de Zurich ont mené une étude afin de déterminer s’il était possible, pour la Terre, de supporter ce milliard d’arbres supplémentaires.
Pour rappel, c’est en 2015 que nous avions réussi pour la première fois à dénombrer le nombre d’arbres sur la planète, à hauteur d’environ 3000 milliards. Pour cela, les chercheurs avaient combiné des données de terrain, avec des images satellites. La nouvelle étude, menée donc par Jean-François Bastin et Tom Crowther, a donné lieu à des résultats optimistes. Publiés dans le magazine scientifique Science, ils sont arrivés à la conclusion que 900 millions d’hectares d’arbres, ce qui correspond environ à la superficie des États-Unis, pourraient pousser sur la Terre sans empiéter sur des zones aujourd’hui occupées par des cultures ou des espaces urbains. À l’heure actuelle, il y a 2,8 milliards d’hectares d’arbres sur notre planète.
Un objectif essentiel contre le réchauffement climatique
C’est bien là tout l’intérêt de planter des arbres. Avec une telle quantité, c’est-à-dire 0,9 milliard d’hectares de forêts supplémentaires, il serait alors possible d’absorber 205 gigatonnes de carbone. À titre d’information, ce sont 300 gigatonnes qui ont été ajoutées à l’atmosphère depuis la fin du XIXe siècle, et le début de l’ère industrielle.
Ainsi, en démontrant que l’objectif fixé par l’ONU d’une reforestation d’un milliard d’hectares est réalisable, les chercheurs se montrent donc très optimistes quant à la suite des événements. Selon eux, il faut que les gouvernements incluent dans leur politique écologique ce genre d’objectifs naturels. C’est d’ailleurs « la solution la plus efficace à notre disposition pour contrer le changement climatique », selon l’équipe qui a réalisé cette étude.
Également, il convient de rappeler qu’ajouter 1 milliard d’arbres aurait bien d’autres avantages. Une bien meilleure biodiversité, une meilleure qualité de l’eau, ou encore une solution contre l’érosion. Selon les estimations de l’étude, chaque arbre reviendrait à 0,27 €. Pour Tom Crowther, l’addition finale s’élèverait à environ 270 milliards d’euros.
Certains, en revanche, trouvent cette solution un peu simpliste. Le professeur de science du géosystème à Oxford, Myles Allen, explique : « Il faut arrêter de dire qu’il existe une solution naturelle à l’utilisation des énergies fossiles. Il n’y en a pas. Désolé. » Également, Simon Lewis, un professeur à l’University College de Londres, rappelle que des forêts nouvelles peuvent servir à éponger l’excès d’émission de carbone, mais que la seule façon « de stabiliser le climat est de faire baisser à zéro les émissions de gaz à effet de serre ».
Par Benjamin Cabiron, le
Source: Trust My Science
Étiquettes: réchauffement climatique, arbre
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