Aujourd’hui, le bien-être des animaux est chaque jour davantage pris en compte par une majorité de Français. Après avoir sensibilisé de nombreux français avec leurs vidéos tournées en caméra cachée dans des abattoirs bio ou dans des élevages de volailles en batterie en 2016, l’association de protection animale L214 s’engage aujourd’hui dans une nouvelle lutte. Dénonçant un bon nombre de points, l’aquaculture est directement visée et plus précisément le groupe Aqualande, leader européen.

 

Des images glaçantes

Postée sur YouTube, la vidéo détaillant ce nouveau scandale est d’une durée de trois minutes et trente secondes. L’association L214 dénonce des truites génétiquement modifiées, les techniques d’abattage et le manque de qualité dans la vie des poissons. Selon l’association, rien n’est techniquement illégal, mais elle réclame une “mission d’information” pour en savoir davantage.

Ce sont de véritables images choc qui sont proposées. Truites en manque d’oxygène, poissons morts aux contacts de poissons blessés… Des images qui font froid dans le dos quand on pense que ces mêmes poissons figurent peut-être dans nos assiettes du jour. Ces images glaçantes ont été tournées en cachette par une caméra furtive dans la société Aqualande, principal producteur français et le plus gros producteur européen de truites. Au total, la société dispose de deux abattoirs, et plus de cinquante piscicultures partenaires.

Coté chiffre, cela représente trois truites fumées sur quatre vendues en France qui sont produites par le groupe, sous les marques Ovive ou Landvika.

Des truites génétiquement choisies  ? C’est en tout cas ce que le groupe de protection animale suspecte fortement. La sélection de truites, ou procédé technique de triploidisation de poisson, a pour but d’obtenir uniquement des femelles, stériles et avec une qualité de chair uniforme et une taille énorme. Nous sommes donc loin de la certification bio. Dans la vidéo YouTube, nous entendons d’ailleurs un salarié de l’entreprise qui raconte : “On prend un lot d’alevins de jeunes truites. Sur les trois premières semaines d’alimentation, on les nourrit avec un aliment dans lequel on va mettre de la méthyltestostérone.” Le but de ce procédé est de retirer au métabolisme le “poids” de tous les procédés naturels liés à la reproduction. Les truites, en conséquence, vont ainsi obtenir une croissance rapide et une taille exceptionnelle. Ce procédé artificiel est utilisé massivement depuis les années 80 à travers le monde.

 

Des conditions catastrophiques

Un autre point mis en lumière est la surpopulation des truites. En effet, on peut y voir très clairement dans la vidéo que les truites sont collées les unes aux autres, sans aucune liberté. Certes, c’est un échantillon, et généraliser n’apporte pas de résultats, mais l’hypothèse qui veut que ce cas concerne l’entièreté de l’industrie reste probable. Chercher à maximiser le profit au détriment de la qualité du produit et des conditions des individus présents (ici des truites) n’est pas une pratique étrangère à bon nombre d’entreprises d’alimentation. La voix-off nous apprend logiquement que les truites souffrent de manque d’oxygène en conséquence, se traduisant par un fort taux de stress, de blessures et de maladies occasionnées.

Dans la continuité des conditions ignobles détaillées ici, on ne peut échapper au terrifiant chapitre de l’abatage. Les truites sont ainsi jetées dans un bac, saturé de dioxyde de carbone. Pourquoi  ? Tout simplement en raison de sa capacité à les étourdir et à les asphyxier ! Si en terme d’éthique ce procédé est déjà très critiquable, l’association explique qu’en plus, il est fortement probable que les poissons souffrent. Les truites sont immobilisées, mais pas totalement étourdies avant plusieurs minutes… Pourtant, on voit très clairement que les employés commencent à les saigner sans attendre, et elles s’en vont flotter dans un bac d’eau rougie par le sang de leurs congénères.

Les dirigeants de la société, en apprenant la publication de cette vidéo sur le net ont dans tous les cas décidé de porter plainte pour intrusion dans une de leurs piscicultures…

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