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Une nouvelle méthode rend les superbactéries à nouveau vulnérables aux antibiotiques

Si rien n’est fait, elles pourraient tuer jusqu'à 10 millions de personnes par an d'ici 2050

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— Design_Cells / Shutterstock.com

Des scientifiques ont identifié une nouvelle classe de molécules capables de briser les défenses des superbactéries, les rendant ainsi à nouveau vulnérables aux antibiotiques.

Briser les défenses des superbactéries

Pendant une grande partie de l’histoire de l’humanité, les infections bactériennes étaient monnaie courante et souvent mortelles. Mais tout a changé au cours du XXe siècle avec la découverte du tout premier antibiotique : la pénicilline. Au fil des décennies suivantes, ces composés ont permis aux chirurgiens d’effectuer des interventions beaucoup plus sûres qu’auparavant et également de réduire la létalité d’infections telles que la tuberculose.

Toutefois, la situation a fini par évoluer. Championnes de l’adaptation, les bactéries ont commencé à développer une résistance aux antibiotiques, obligeant les scientifiques à en créer constamment de nouveaux. Aujourd’hui, nous arrivons à court de composés efficaces, faisant planer la menace d’un avenir où des infections auparavant traitables efficacement pourraient redevenir mortelles.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nature Communications, Helen Zgurskaya et ses collègues de l’université de l’Oklahoma ont identifié un nouveau moyen de neutraliser l’un des mécanismes de défense bactériens les plus efficaces.

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— Kateryna Kon / Shutterstock.com

Coin moléculaire

Il s’avère que la membrane de nombreuses espèces de superbactéries est recouverte de protéines transmembranaires, leur permettant d’évacuer les molécules antibiotiques qui tentent de la traverser. Si cette stratégie s’était jusqu’à présent avérée efficace, l’équipe a identifié des molécules capables d’inhiber efficacement ces « pompes d’efflux ».

Les scientifiques ont découvert que ces molécules agissaient essentiellement comme des « coins moléculaires ». S’insérant entre les membranes internes et externes de la bactérie, elles empêchaient la communication entre les parties protéiques de la pompe, permettant à l’antibiotique d’atteindre la cellule. Selon l’équipe, ces molécules pourraient être administrées en même temps que les antibiotiques existants afin de les rendre à nouveau efficaces.

« Nous vivons déjà dans une ère post-antibiotique et les choses vont empirer si nous ne trouvons pas de nouvelles solutions à la résistance aux antibiotiques dans les cliniques », estime Zgurskaya. « De telles découvertes vont faciliter le développement de nouveaux traitements qui contribueront à atténuer une crise imminente. »

Par Yann Contegat, le

Source: New Atlas

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