L’American Heart Association a sorti un rapport sur les statistiques liées aux maladies du cœur et des accidents vasculaires cérébraux en 2017. Ce rapport établissait que « les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de décès dans le monde, représentant plus de 17,3 % de millions de décès par an en 2013. Un nombre qui devrait dépasser les 23,6 millions d’ici 2030. »

Dans cette optique, il paraît évident de trouver et d’adopter les solutions nécessaires pour ne pas figurer dans ce chiffre. Toutefois, beaucoup d’entre nous arguent le manque de temps, d’argent et surtout de volonté pour faire 30 minutes de sport chaque jour, suivre un régime, etc.

Mais que diriez-vous si une nouvelle étude révélait que restreindre notre apport calorique de seulement 300 calories nous éviterait de mourir jeune et nous permettrait de vivre plusieurs années encore ?

300 calories de moins, des kilos en moins et des années en plus

C’est la révélation faite récemment par un article paru dans The Lancet Diabetes & Endocrinology. En effet, selon les chercheurs et auteurs de cette étude, réduire de 300 calories nos apports journaliers suffirait à maintenir notre cœur en bonne santé.

Pour parvenir à cette conclusion, l’article se base sur l’étude CALERIE ou l’Evaluation globale des effets à long terme de la réduction des apports caloriques. Cette étude, financée par les Instituts nationaux de santé, a eu pour objet d’étudier les effets à long terme d’une réduction de l’apport énergétique chez l’être humain. Les auteurs se sont ainsi basés sur les analyses réalisées dans le cadre de cette étude qui a duré 2 ans et ont examiné les conséquences que cette réduction calorique avait sur le cœur et la longévité humaine.

L’étude a été menée sur 218 participants dont certains avaient un IMC normal et d’autres, légèrement en surpoids. Ils avaient entre 21 et 50 ans. Les scientifiques leur ont ensuite fait suivre deux régimes alimentaires distincts. 75 participants suivaient un régime alimentaire normal et les 143 autres suivaient un régime particulier avec une réduction de 25 % de leur apport calorique. Il en a résulté qu’à la fin, il ne restait que 71 participants pour suivre l’alimentation normale et 117 qui suivaient le régime avec restriction calorique.

Des participants ont jeté l’éponge en cours de route.

Baisse du cholestérol et de la tension artérielle

Au cours du premier mois, les participants suivant le régime avec restriction calorique ont été nourris sur place dans l’un des 3 centres cliniques et ont appris comment réduire leur apport énergétique. Six mois plus tard, la plupart des participants ont adhéré à leur nouveau régime alimentaire. En moyenne, ils ont réduit leur apport calorique de 20 % environ. Toutefois, au terme des 2 ans d’étude, il s’avère que les participants ont réduit leur apport calorique de 12 % environ en moyenne, soit environ 300 calories de moins par personne par jour.

Néanmoins, cette petite réduction de calories a eu des effets épatants sur la physionomie des personnes : elles ont perdu 16 kg environ en moyenne et ont constaté une amélioration de leur état de santé, notamment la baisse du choléstérol et de la tension artérielle.

Selon William Kraus, auteur principal de l’étude et professeur distingué de génomique cardiovasculaire à l’Université Duke, ces résultats vont bien au-delà des attentes. En effet, mis à part l’importante perte de poids, les scientifiques ont découvert que celle-ci ne représentait tout au plus que 25 % des bienfaits que les participants ont pu tirer de cette étude, plus particulièrement au niveau de l’amélioration de leur santé cardiaque.

La réduction des calories a entraîné une perte de poids mais aussi une amélioration de la santé cardiaque.

Manger moins pour vieillir mieux

David Sinclair, professeur de génétique à la Harvard Medical School, qui n’a pas participé à l’étude, déclare quant à lui que la restriction calorique avait également eu pour avantage d’éviter les effets négatifs du vieillissement. Il souligne toutefois que ce type de régime alimentaire de restriction calorique était difficile à maintenir, même pour les personnes motivées. Pour preuve, la différence entre le nombre de participants au début et à la fin de l’étude. Ainsi, sur les 143 participants au régime restreint, 26 personnes ont abandonné avant la fin de l’étude et d’autres ont été retirés du programme d’étude en raison de préoccupations sur leur santé physique ou mentale.

En d’autres termes, les personnes âgées ou fragiles ne peuvent pas suivre ce type de régime diététique. Toutefois, selon Sinclair, il existe d’autres alternatives comme le jeûne intermittent ou la prise de médicaments imitant une restriction calorique.

Mais au-delà de la restriction alimentaire et de son effet bénéfique sur le cœur, les scientifiques poursuivent un autre objectif : que les gens vieillissent plus sainement et moins douloureusement qu’aujourd’hui. Un pari à portée de main ? Seul l’avenir nous le dira.

Les scientifiques espèrent qu’un jour, le processus du vieillissement sera exempt de douleur.
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