Amazon voit les choses en grand. Un brevet vient d’être déposé par la firme de Jeff Bezos et ce dernier nous laisse entrevoir les plans du géant de la livraison pour le futur. Au programme : un réseau de véhicules intelligents, autonomes, capables de se réparer et de couvrir presque tous les territoires.
Les problèmes de la livraison
La croissance d’Amazon est exponentielle. L’entreprise de Seattle, créée en 1994, se veut à l’origine une simple librairie en ligne. Après une croissance lente les premières années, le géant du web se développe chaque année, dépassant son carcan originel. L’entreprise vend aujourd’hui une quantité innombrable de produits à travers le monde, ce qui explique son intérêt pour la livraison et notamment sa volonté de trouver là une source importante d’économies et donc de revenus supplémentaires.
C’est pourquoi la révolution des drones intéresse particulièrement l’entreprise. L’enjeu est à la fois économique (avoir ses propres moyens de livraison permet de contourner les intermédiaires comme les postes), et technique (pouvoir livrer à moindre coût, dans les plus brefs délais, n’importe où dans le monde à terme). La firme a déjà imaginé de nombreuses applications pour sa future flotte de drone. On peut citer les centres verticaux de drones (un moyen de réduire la distance entre les entrepôts et les clients dans les aires urbaines), ou encore l’idée folle d’une station-entrepôt aérienne capable de parachuter des drones de livraison.
Le drone et le conteneur
Un obstacle majeur pèse néanmoins sur tous ces projets : les législations en vigueur concernant ces petits objets volants. Ainsi, la plupart des tests ont été effectués spécifiquement au Royaume-Uni, un état à la législation particulièrement souple en la matière. L’autre défi des flottes de drones est bien sûr la maintenance de ces objets complexes et leur autonomie (les batteries ne permettent toujours pas d’effectuer de longs trajets).
Le brevet déposé ce 1er août concerne un système moins impressionnant que le véhicule aérien porteur de drones mais qui pourrait révolutionner les technologies de livraisons et permettre enfin de contourner les intermédiaires, grande ambition de l’entreprise. Car l’invention déposée s’inspire cette fois d’un objet extrêmement commun : le conteneur. Le brevet consiste ainsi principalement en la description d’une sorte de conteneur amélioré, avec des portes automatisées, et surtout « une surface d’atterrissage configurée pour être relevée ou baisser sur un axe vertical ».
Le réseau du futur
Cette piste d’atterrissage est évidemment destinées aux drones. L’idée semble être de coupler ces petits véhicules pour la livraison à domicile sur de petites distances avec les moyens de déplacement de marchandises classiques comme le fret, le camion ou même le porte-conteneur (les vecteurs essentiels du commerce mondial actuel). Ces petites unités permettraient ainsi de recharger les drones, de communiquer avec eux, et même d’en assurer la maintenance. Le brevet comporte des indications assez précises à ce sujet : système informatique, bras robotisé, batteries en surplus…
Amazon serait alors en mesure de déployer un réseau intelligent, plus souple, pour des délais de livraison réduits. Ces conteneurs seraient mobiles sur l’ensemble du territoire pour relier les entrepôts aux grands pôles de demande, emportant avec eux des drones responsables de la livraison personnalisée sur de petites distances, qui reviendraient ensuite se recharger ou être réparés le cas échéant. Car la firme dispose d’un avantage conséquent sur les anciennes librairies : grâce à son énorme base de données, elle est capable d’anticiper les lieux de demande forte. Ce système de transport mobile lui permettrait de gagner à la fois en rapidité et en flexibilité, tout en minimisant ses coûts de stockage. La livraison du futur, en somme.
Par Tristan Castel, le
Source: The verge
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