Dans le domaine de la médecine, les possibilités sont infinies et, pour certains traitements, les chercheurs ont recours à des méthodes très peu conventionnelles. Dans ce cas-ci, des chercheurs ont opté pour une méthode peu orthodoxe afin de traiter la maladie de Parkinson : utiliser des aimants pour manipuler à volonté certains circuits cérébraux spécifiques.
Le rôle des aimants en médecine
Les aimants sont définis comme des substances capables de générer un champ magnétique. Les champs magnétiques sont largement utilisés dans la médecine moderne en raison de leurs propriétés physiques et chimiques. Ainsi, les aimants sont utilisés dans de nombreuses applications médicales, allant de leur utilisation en chirurgie cérébrale comme guide pour les cathéters à leur usage pour l’imagerie par résonance magnétique (IRM). En fait, les possibilités sont très nombreuses en ce qui concerne l’utilisation des aimants dans le domaine de la médecine.
Et dans ce cas particulier, des chercheurs de l’université Rockefeller à New York, aux États-Unis, ont décidé d’utiliser des aimants pour tenter de soigner la maladie de Parkinson. Plus précisément, les scientifiques ont mis au point une technologie de thérapie génique qui utilise des champs magnétiques pour activer et désactiver certains groupes de neurones du cerveau. D’après les résultats de l’étude publiée dans la revue Science Advances, cette méthode magnétogénétique non invasive leur a permis de contrôler les circuits cérébraux affectés par la maladie de Parkinson.
La magnétogénétique pour désactiver les neurones défaillants du cerveau
Les chercheurs ont déjà mené plusieurs expériences pour tester leur technologie sur des souris atteintes de la forme murine de la maladie de Parkinson. Dans la première expérience, les scientifiques ont injecté une thérapie génique pour les canaux magnétiques sensibles dans des neurones spécifiques du striatum, une région du cerveau responsable du contrôle des mouvements. Ils ont ensuite utilisé le champ magnétique d’un appareil d’IRM pour activer ces neurones, ce qui a permis de ralentir considérablement, voire de stopper, les mouvements indésirables chez les souris.
Dans une autre expérience, les chercheurs ont utilisé la même méthode pour réduire l’activité neuronale dans une région du cerveau appelée noyau sous-thalamique. Cela a permis de réduire les anomalies du mouvement chez les souris malades. Avec les résultats de ces expériences, les chercheurs ont montré que la magnétogénétique est une méthode à fort potentiel pour la manipulation des neurones défectueux responsables de troubles comme la maladie de Parkinson, la douleur chronique, mais aussi la dépression, et même l’obésité.
Par ailleurs, les essais sur les souris n’ont révélé aucun problème de sécurité ; cela sans oublier que la méthode est essentiellement non invasive. Étant donné le potentiel de cette méthode, les chercheurs veulent désormais explorer ses applications cliniques potentielles. « Nous envisageons que la technologie de la magnétogénétique puisse un jour être utilisée au profit des patients dans un large éventail de contextes cliniques », a ainsi conclu le Dr Michael Kaplitt, auteur principal de l’étude. Par ailleurs, faire régulièrement de l’exercice diminuerait les risques de développer la maladie de Parkinson.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: New Atlas
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