Au cours des dernières semaines, le nombre d’infections au Covid-19 n’a cessé de croître en France. Face à cette deuxième vague de la pandémie dans le pays, les mesures pour limiter la propagation de la maladie ont été renforcées. L’une de ces mesures est loin de ravir les concernés : le port de masque durant l’accouchement.

Les femmes et les militants dénoncent une « violence obstétricale »

Les hôpitaux en France exigent que les femmes enceintes portent un masque tout au long de l’accouchement, une décision vivement critiquée et contestée par les femmes enceintes et le public. L’opposition à cette mesure est telle qu’un nouveau mouvement est apparu sur les réseaux sociaux avec le hashtag « #StopAccouchementMasqué ». La raison d’une telle contestation étant que c’est un calvaire d’accoucher en portant un masque. L’accouchement en soi est déjà un moment difficile. Si l’on ajoute encore un objet qui peut empêcher de respirer correctement, cela ne fait qu’ajouter du stress et de la difficulté à l’évènement.

De nombreuses femmes n’ont pas hésité à témoigner et à raconter leur calvaire. « J’ai dû porter le masque pendant tout le travail et au moment de pousser », témoigne Tiffany, une jeune maman qui a accouché au mois d’août. « Je suis tombée sur une sage-femme qui m’engueulait et qui me disait que je ne poussais pas assez fort et assez longtemps. Mais je ne réussissais pas à reprendre mon souffle à cause du masque », a-t-elle ajouté. Et le cas de Tiffany est loin d’être isolé, a rapporté France Inter.

Par ailleurs, il a été pointé du doigt qu’il est autorisé de ne pas porter de masque dans certains centres de fitness. Il est alors injuste de ne pas appliquer la même dérogation pour une activité plus difficile et plus risquée que la pratique d’un sport, dénoncent les mères et les futures mères. Outre les militants pour les femmes enceintes, certains médecins soutiennent également le fait que porter un masque durant l’accouchement est une source de stress inutile et est potentiellement dangereux. Il a été expliqué que porter un masque peut engendrer un état de faiblesse empêchant certaines femmes d’accoucher par voie basse, et provoquer des complications.

— FamVeld / Shutterstock.com

Une mesure qui ne découle pas d’une ordonnance gouvernementale

À noter que le port du masque durant l’accouchement n’est pas une directive officielle des autorités, a rapporté Le Figaro. En effet, il s’agit d’une décision prise par les établissements médicaux selon leur propre appréciation de la situation. Face à cela, l’association « Stop aux violences obstétricales et gynécologiques » s’est indignée que les hôpitaux français aient pu appliquer de telles mesures. « C’est choquant que les femmes soient obligées de porter des masques pendant le travail et l’accouchement en France », a déclaré Sonia Bisch, la fondatrice et porte-parole du collectif à Spotlight on France. Elle a également déclaré avoir rassemblé plus de 1 000 témoignages sur les difficultés engendrées par le port du masque durant l’accouchement.

Sonia Bisch a également fait valoir qu’aucune recommandation de l’Organisation mondiale de la santé n’oblige de porter un masque durant l’accouchement, a rapporté le magazine Au féminin. De plus, les hôpitaux français semblent être les seuls à adopter de telles mesures. Ces derniers ont cependant tenu à se défendre en expliquant que c’était une nécessité pour réduire les risques d’infection au Covid-19, autant pour le personnel hospitalier que pour les patients. Par ailleurs, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a déclaré que la situation était exceptionnelle et que le port d’un masque pendant le travail est souhaitable, mais ne peut être imposé. Par ailleurs, l’organisation prévoit de publier des directives officielles sur le sujet, a rapporté le Huffington Post.

S’abonner
Notifier de
guest

3 Commentaires
Le plus populaire
plus récent plus ancien
Inline Feedbacks
View all comments
Fredfrid
Fredfrid
3 années

Loin de moi l’idée de minimiser le calvaire de devoir accoucher avec un masque. Mais dans les circonstances actuelles, qui accepterait en tant que professionnel, de se faire cracher à la figure à bout portant et sans masque tout au long de son temps de travail? Ceci en plus des… Lire la suite »