Au lendemain d’une soirée, un homme se réveille seul au milieu d’un immeuble haussmannien. Autour de lui se trouvent des traces de sang, des meubles détruits mais pas un bruit aux alentours… Si la fête semble terminée, un cauchemar commence tout juste. Celui du seul survivant d’une infection qui a changé Paris en ville zombie. C’est l’histoire d’une nuit sombre, celle qui a dévoré le monde dans un film d’horreur français qui s’approprie un genre : les films de zombies. 

DES ZOMBIES MAÎTRES DE NOS FRAYEURS

Très nombreuses ces dernières années, les œuvres mettant en scène des zombies ont souvent été critiquées pour leur aspect répétitif. Afin de jouer sur un tableau plus psychologique, Dominique Rocher a choisi de ne pas trop montrer ses créatures. Elles gardent cependant tout ce qui fait leur charme à savoir un virus destructeur, un nombre important d’infectés cannibales et un côté impulsif et brutal.

Enfin, pour amplifier la sensation de peur chez le spectateur, le réalisateur a rendu silencieux ses monstres. Seuls quelques légers bruits de pas se font entendre, évoquant la présence des zombies. Leur apparition devient alors saisissante, et le travail du son change La Nuit a dévoré le Monde en une expérience stressante digne de celle que vit son héros.

PARIS ET L’HORREUR : MÉLANGE DÉTONNANT

Parmi les genres que le cinéma français n’ose explorer qu’en de rares occasions, l’horreur siège en bonne place. Essentiellement Américain, ce type de film semblait mal se transposer dans un autre lieu en particulier quand il inclut des créatures comme des zombies. Pourtant, La Nuit a dévoré le Monde nous démontre qu’il est parfaitement possible de faire un film de zombies à la française.

L’une des forces du film vient d’ailleurs de son décor. Piégé dans un immeuble haussmannien, le personnage principal nous entraîne avec lui dans des lieux qui nous sont familiers et même si nous les côtoyons régulièrement, ils deviennent effrayants. À tous ceux qui se demandent à quoi ressemblerait une apocalypse zombie à Paris et comment y survivre, La Nuit a dévoré le Monde a la réponse même si elle nous pose une question troublante : vu que l’humanité a disparu, est-ce que cela vaut la peine de survivre ?

UNE PERFORMANCE REMARQUABLE

Entre Je suis une légende et The Walking Dead, La Nuit a dévoré le Monde est un film qui nous invite à vivre le calvaire que traverse un jeune homme face à un fléau qu’il ne contrôle pas. Seul survivant, Anders Danielsen Lie campe dans le film l’étranger isolé, le condamné qui tente d’échapper au destin funeste qui l’attend à l’extérieur.

À la fois vulnérable, vif et captivant, il donne à son personnage toute l’humanité et la peur que l’on pourrait ressentir face à une telle situation. S’ajoute à cela un Denis Lavant jouant les Wilson de substitution dans une version post-apocalyptique de Seul au monde.

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