Vous le savez, de nombreuses séries télévisées sont basées sur des grands classiques de la littérature et durant l’année 2015, ce fut au tour de la célèbre chaîne SYFY d’adapter un chef-d’œuvre de la science-fiction nommé Childhood’s End. Plus connu en France sous le nom Les enfants d’Icare, ce conte sublime sort tout droit du cerveau d’Arthur C. Clarke, un romancier de génie qui a marqué l’histoire de la science-fiction. Retour sur son œuvre et son adaptation.

 

Si vous êtes amateur de batailles épiques entre humains et aliens, alors passez votre chemin, Childhood’s End n’est définitivement pas fait pour vous. En effet, ici, c’est une invasion en douceur que les humains, passifs, vont subir : prenant place dans un monde en tout point semblable au nôtre, l’histoire de la mini-série Childhood’s End débute alors que des vaisseaux spatiaux font leur apparition au-dessus des grandes villes de la Terre. Alors que le monde tremble de peur, prêt à riposter à la moindre attaque, les envahisseurs se révèlent pacifiques, venant en paix dans l’unique but de faire profiter la Terre de leurs technologies.

 

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Très vite, ceux qu’on appelle les Overlords (ou Suzerains en français) prouvent leur bonne volonté en partageant leurs connaissances : en quelques années, la guerre, les maladies ou encore la famine sont totalement annihilées si bien que l’humanité connaît sa plus grande période de prospérité. Bien qu’étant considérés comme des pères, des superviseurs ou des dieux, les extraterrestres restent très mystérieux : personne ne sait d’où ils viennent, pourquoi ils agissent de la sorte ou même à quoi ils ressemblent. La seule personne à entrer en contact avec les Suzerains et leur représentant Karellen est Ricky Stormgren, un fermier du fin fond des Etats-Unis, utilisé comme porte-parole et représentant humain de ces invités surprise.

Ce n’est que 50 ans plus tard que Karellen se dévoile à l’humanité. Peau rouge, cornes, sabots et queue sont autant de traits caractérisant les Overlords : cette apparence diabolique qui aurait dû effrayer l’humanité n’a que très peu d’effets de par tous les bienfaits apportés par la race. En réalité, et vous vous en doutez, le fin mot de l’histoire conduit à la mise en péril et la disparition de la race humaine.

 

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Bien évidemment, la série ressemble fortement à l’œuvre littéraire d’Arthur C. Clarke mais connaît tout de même quelques différences : l’auteur qui s’était remarquablement projeté dans l’avenir à l’époque de l’écriture du livre (1953) avait situé son histoire à une tout autre époque. En effet, la trame se déroulait alors que les Soviétiques et les Américains s’apprêtaient à lancer leurs premières fusées dans l’espace. Attention toutefois, l’adaptation télévisée n’en est pas moins intéressante : Matthew Graham, le créateur de cette série, a pris soin de reproduire toutes les étapes décrites dans le livre.

Dans Childhood’s End, on retrouve de nombreux éléments classiques de la science-fiction comme le vaisseau survolant la ville rappelant V ou Independence Day et pour cause, Arthur C. Clarke a largement influencé la littérature et le cinéma par ses écrits. Ce qui change des œuvres habituelles c’est la position prise par l’envahisseur : loin d’être agressif, il est un être pensant qui n’a pas pour but de détruire la planète dans le sang et l’horreur. Ici, le spectateur est mis face à un être sensible, réfléchi et cultivé.

 

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En choisissant de placer un conflit sans guerre dans son récit, Clarke s’éloigne de tout ce qui a été fait et apporte même un aspect naturel à la fin de l’humanité. En réalité, l’auteur qui a écrit son roman aux prémices de la guerre froide, croyait en la force de l’ONU pour résoudre les problèmes mondiaux. De la même façon, il a créé une organisation supérieure prenant la place de tuteurs auprès des jeunes élèves que sont les humains.

Seul point sombre de cette série, sa durée : il est difficile de retranscrire à l’écran toute la pensée d’un génie tel qu’Arthur C. Clarke en seulement trois épisodes de 90 minutes. Alors que l’œuvre originale nous pousse à réfléchir sur le destin de l’humanité, nos croyances en certaines icônes (les Overlords comparent la confiance que leur confie les humains et leur croyance en dieu) ou encore la méfiance des humains envers ce qu’il ne connait pas, la série ne peut que survoler quelques sujets. Si ce dernier point est réalisé avec talent, on peut tout de même regretter qu’il ne soit pas creusé outre mesure.

 

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Childhood’s End est une création télévisuelle surprenante tant elle est plaisante malgré l’énorme travail réalisé pour moderniser les écrits d’Arthur C. Clarke. Entre conte philosophique et série de science-fiction, cette courte adaptation est une réussite capable d’initier les spectateurs à la lecture d’œuvres cultes. Chez SooGeek, nous avons beaucoup apprécié cette série télévisée sans pour autant la préférer au roman original. Qu’en est-il pour vous : avez-vous préféré le roman ou la série ?

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