Suite à l’excellent Brendan et le secret de Kells en 2009, Tomm Moore plonge de nouveau dans le folklore irlandais pour proposer un deuxième film d’animation de qualité. Le Chant de la mer nous conte la légende des selkies dans un cadre contemporain et non sans émotion. Si on peut dresser beaucoup de parallèles avec le Ponyo du studio Ghibli, Le Chant de la mer conserve un style et un charme particuliers.

 

Conor et Bruna vivent en pleine harmonie dans un phare de la côte irlandaise. À cela près que Bruna est une selkie, une créature imaginaire du folklore irlandais. Si elles ont l’apparence de magnifiques jeunes filles humaines, elles ont un destin bien plus étrange que ces dernières. Car le but d’une selkie est avant tout de porter une peau de phoque pour se transformer en être mi-humain, mi-phoque et retourner dans l’océan. Lorsque ces êtres s’amusent à danser sur l’eau, elles délaissent leurs peaux marines.

 

 

La légende raconte que si un homme la surprend et récupère la peau, la selkie doit lui jurer fidélité. Ces couples réunis par le destin finissent souvent par former des couples et c’est justement le cas des deux parents du Chant de la mer. Leur premier enfant, Ben, a dix ans lorsque sa mère, après lui avoir offert un coquillage pour entendre le chant de la mer, accouche de sa petite soeur et disparait. Alors que la petite se révèle être le portrait craché de sa mère, le père sombre dans la tristesse de la perte de sa femme. De son côté, Ben est tiraillé entre la promesse de s’occuper de sa petite soeur et la douleur de grandir sans sa mère.

Quant à Saoirse, il semble bien qu’elle ait un lien avec la fameuse légende des selkies. Lorsque les deux enfants doivent déménager du phare pour vivre en ville, Ben comprend rapidement que la ville et son environnement rendent sa petite soeur malade. Il prend alors la décision de la ramener vers le phare et c’est ainsi que démarre une aventure magique qui va transformer la vie de la famille pour toujours. En son coeur, Le Chant de la mer traite de la perte d’un être cher, du deuil qui l’accompagne et de la peur d’être envahi par la douleur.

 

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Puisant dans la sagesse et la magie du folklore irlandais, le film parvient à merveille à traduire cela grâce à une narration capable de toucher petits et grands. Au-delà de ça, c’est évident : le film est magnifique. Chaque écran ressemble à une aquarelle dans son décor et tous les personnages nous ramènent de façon spécifique au folklore dont est issue la légende. L’animation est parfaitement accompagnée des musiques irlandaises envoûtantes qui plongent encore davantage le spectateur dans l’univers du film.

Muette et étrange, la petite Saoirse est d’abord mise de côté par son frère. Mais Ben ne tarde pas à honorer sa promesse en prenant soin de sa petite soeur. Grâce à l’aide de fées magiques, ils vont tenter par tous les moyens de trouver le chemin du retour jusqu’à la mer. Si vous avez adoré Ponyo du studio Ghibli, nul doute que l’histoire du Chant de la mer vous y fera beaucoup penser. En revanche, le traitement est entièrement différent et le style complètement distinct. Poétique et enchanteur, Le Chant de la mer est certain de plaire aux rêveurs de tous âges.

 

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Magnifiquement dessinée du début jusqu’à la fin, la deuxième oeuvre de Tomm Moore ne fait que confirmer sa capacité à mélanger le folklore et l’animation. Le Chant de la mer traite de sujets profonds et tragiques avec une poésie certaine et une direction artistique mémorable. En somme, tout ce que l’on peut attendre d’un dessin animé de qualité. Quelle autre légende du folklore européen voudriez-vous voir en dessin animé ?

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