Des chercheurs ont découvert un nouveau volcan de boue sous-marin à une centaine de kilomètres de la côte septentrionale de la Norvège. L’analyse de la matière qu’il recrache pourrait offrir un aperçu précieux des entrailles de notre planète.
Le Borealis
Situé à une profondeur d’environ 400 mètres, le volcan de boue Borealis a été identifié au début du mois de mai par des chercheurs de l’université de Tromsø à l’aide du ROV Aurora, engin sous-marin piloté depuis un navire brise-glace polonais. Il s’agit seulement du second de ce type jamais identifié dans les eaux norvégiennes.
« Voir une éruption sous-marine en temps réel nous rappelle à quel point notre planète est ‘vivante’ », estime Giuliana Panieri, qui a supervisé l’expédition. « Nous n’excluons pas la possibilité de découvrir prochainement d’autres volcans de boue dans les eaux de Barents. »
Mesurant 7 mètres de diamètre et 2,5 de haut, le volcan se trouve à l’intérieur d’un cratère d’environ 300 mètres de large pour 25 de profondeur, qui se serait formé à la suite d’une éruption de méthane intervenue à la fin de la dernière période glaciaire, il y a 18 000 ans environ.
Scientists discover giant crater from ice age explosion that has methane-spewing mud volcano inside it https://t.co/VjorhRMgwR
— Live Science (@LiveScience) May 16, 2023
Ses flancs accueillent un écosystème étonnamment riche composé d’anémones de mer, d’éponges (incluant plusieurs spécimens carnivores), d’étoiles de mer, de coraux, d’araignées de mer et de crustacés. Selon l’équipe, ces différentes formes de vie se nourriraient principalement des minéraux produits par des communautés bactériennes consommatrices de méthane.
Un cocktail d’eau, de méthane et de sédiments
Borealis a été observé en train de cracher un cocktail d’eau, de méthane et de sédiments trouvant probablement son origine à quelques centaines, voire quelques kilomètres sous le fond marin.
Panieri estime que l’examen de la composition de cette boue pourrait non seulement permettre de mieux cerner les processus géologiques intervenant dans les profondeurs de la croûte terrestre, mais également offrir un aperçu des conditions qui régnaient auparavant sur Terre, et de celles qui pourraient exister sur d’autres planètes.
Bien que les volcans de boue sous-marins soient notoirement difficiles à repérer et cartographier, les chercheurs estiment que les océans du globe abriteraient des centaines, voire des milliers de ces formations.