Emprisonnés dans le permafrost sibérien depuis des millions d’années, des virus géants refont surface aujourd’hui avec la fonte des glaces. En principe sans risques pour l’être humain, ils sont pourtant sous haute surveillance.
Une conséquence du réchauffement climatique
Les conséquences dévastatrices du réchauffement climatique commencent à se faire sentir à travers le monde, et parfois de façon très étonnante ! Autour du Pôle Nord, entre la Sibérie, le Groenland ou l’Alaska se trouve une couche de glace à la température constante d’environ -50 °C, épaisse et solide, si stable que les scientifiques l’ont appelée Permafrost.
Pourtant, ce bloc de glace immense commence à fondre en certains points, ce qui inquiète au plus haut point, notamment parce que de nombreuses structures humaines ont été construites dessus, sans fondation, risquant de s’écrouler à tous moment. Mais plus surprenant encore, les scientifiques qui analysent ces sols aujourd’hui en mouvement y découvrent de nombreuses formes de vies comme des animaux préhistoriques gelés mais surtout des virus gigantesques appelés Mimivirus, Pandoravirus, Pithovirus et Mollivirus.
Des virus préhistoriques
Si les êtres vivants retrouvés dans la glace, qu’il s’agisse d’animaux ou de bactéries, sont morts depuis bien longtemps, les virus eux peuvent survivre éternellement puisqu’ils n’ont pas de métabolisme. En résumé, si les êtres vivants doivent se nourrir ou respirer pour survivre, les virus ne sont composés que de matériel génétique. Pour se reproduire, ils doivent trouver un « hôte » qu’ils utiliseront pour se multiplier, causant ainsi bien souvent sa mort par la même occasion s’il n’est pas stoppé à temps. Ces virus sont donc potentiellement dangereux, si toutefois ils arrivent à trouver des affinités avec des êtres vivants actuellement sur terre.
Potentiellement dangereux
De ce que l’on sait d’eux et notamment du premier, nommé Mimivirus, à avoir été découvert en 2003, c’est qu’ils sont particulièrement grands et possèdent un matériel génétique très lourd. En comparaison, si ces virus datant d’un autre âge possèdent environ un million de bases azotées dans leur ADN, le virus du sida n’en possède que 10 000 tout simplement parce qu’avec le temps, les virus se sont adaptés et se sont débarrassés de tout le matériel génétique superflu, les rendant plus efficaces et donc plus dangereux. En effet, malgré leur taille importante et leur très lourd matériel génétique, ils sont en réalité assez inoffensifs pour les humains d’après les tests réalisés sur des tissus vivants. Il n’en demeure pas moins qu’à son époque, ce virus a du faire bien des dégâts !
Il faut cependant rester très prudent quant aux dangers qui pourraient se cacher dans la glace. Comme l’explique Stéphane Gayet, médecin des hôpitaux au CHU de Strasbourg et Conférencier à l’Université de Strasbourg au site Atlantico, « il est certain que nous allons en découvrir d’autres, car les recherches dans cette région motivent et mobilisent de nombreux scientifiques (…) les risques de voir un ou plusieurs virus géants – ramenés à la surface puis emportés de façon invisible au loin – constituer une menace infectieuse pour l’homme vont augmenter ». Ainsi, si le pire n’est pas encore arrivé, aucun scientifique ne peut prévoir ce que l’avenir nous réserve.
Par Salim Berkoun, le
Source: Atlantico
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