Des chercheurs ont récemment cartographié la première ville fondée par les conquistadors en Amérique, ayant connu son lot de tragédies durant sa courte existence de 14 ans.
Santa María de la Antigua
Considérée comme le premier véritable « point d’ancrage » espagnol sur le Nouveau Monde, Santa María de la Antigua avait été établie en 1510 dans le nord de la Colombie. Une région n’ayant pas été choisie au hasard : contrairement à celles de la côte caribéenne, il semble que les populations autochtones n’utilisaient pas de flèches empoisonnées.
Initialement administrée par Vasco Núñez de Balboa, premier Européen à atteindre l’océan Pacifique, elle a également constitué le point de départ des expéditions qui allaient conduire à la conquête du Pérou, du Panama, du Costa Rica et du Nicaragua.
Pourtant, à l’instar de Jamestown en Amérique du Nord, la vie à Santa María de la Antigua était loin d’être un long fleuve tranquille pour les colons européens. En plus des maladies transmises par les moustiques et des famines résultant de la destruction des cultures par les criquets, des centaines d’entre eux auraient succombé à une mystérieuse « épidémie de sommeil », probablement causée par des minéraux radioactifs.
Suite à la destruction de la ville en 1524 par des guerriers indigènes, le notaire royal Gonzalo Fernández de Oviedo estimait que Santa María de la Antigua avait fait « davantage de victimes qu’il n’y avait d’étoiles dans le ciel ». S’il a fallu attendre environ quatre siècle avant que le site ne soit redécouvert, ce n’est que récemment que celui-ci a pu être étudié de manière approfondie.
Un aperçu sans précédent de la cité coloniale
Grâce à la combinaison d’images satellite, de relevés radar et de fouilles archéologiques, les auteurs de la nouvelle étude, présentée lors de la conférence Computational Science and Its Applications 2024, ont pu cartographier en détail l’ancienne cité coloniale.
Il s’est notamment avéré que celle-ci avait été construite sur le site d’un ancien village indigène remontant au XIIe siècle, occupé par des cultures de langue cueva ayant été pratiquement anéanties dans les deux décennies ayant suivi l’arrivée des conquistadors dans la région.
Les structures hispaniques comprenaient des patios, la rue ouest de la ville, un bâtiment où vivaient les serviteurs indigènes, un bassin, un atelier de fabrication de munitions, une forge et des quais. Santa María de la Antigua abritait également un hôpital, une prison ainsi qu’une cathédrale.