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Un incendie dévoile le village biblique perdu de Bethsaïda près de la mer de Galilée

Bien que tragique, l’incendie a facilité le travail des archéologues

Le village de Bethsaida
Le village de Bethsaïda — © Chmee2 / Wikimedia Commons

Un incendie dévastateur a récemment ravagé la réserve naturelle israélienne de Betiha, près de la mer de Galilée. Si les flammes ont entraîné des pertes considérables pour la faune et la flore, elles ont aussi offert une révélation inattendue : la mise au jour de vestiges qui pourraient bien appartenir au légendaire village biblique de Bethsaïda, longtemps considéré comme perdu.

Des monticules qui racontent une histoire

Depuis 2016, ce site situé sur la rive nord du lac de Tibériade, connu sous le nom d’el-Araj, fait l’objet de fouilles menées sous l’autorité des parcs nationaux israéliens. Mais c’est l’incendie de juillet dernier qui a ouvert une nouvelle fenêtre sur son passé enfoui, en rendant accessibles des zones jusque-là dissimulées sous une végétation dense. L’incendie, qui a duré plus de 17 heures près de la plage d’Amnun, a entraîné la fermeture de l’autoroute 87 et l’évacuation des baigneurs. 

Lorsque les archéologues sont revenus sur les lieux noircis, ils ont trouvé des centaines de petits monticules disséminés à travers le site. Pour Mordechai Aviam, directeur des fouilles du Kinneret College, chacun de ces monticules pourrait correspondre à une ancienne pièce d’habitation. Des blocs de pierre, des fragments architecturaux et même un pilier témoignent de la présence de bâtiments publics entourés de zones résidentielles.

El-Araj est depuis longtemps étudié comme site potentiel de Bethsaïda, mentionnée comme la ville natale des apôtres Pierre, André et Philippe. Contrairement au site voisin d’e-Tell, souvent considéré comme Bethsaïda malgré sa distance du lac et son terrain élevé, el-Araj présente des caractéristiques en accord avec un village de pêcheurs du Ier siècle. Des fouilles antérieures ont révélé des outils de pêche, de la poterie romaine et des vestiges d’un bain romain, témoignant d’une communauté prospère à l’époque de Jésus.  

Un site archéologique aux multiples couches

El-Araj n’est pas seulement un village antique, c’est une véritable superposition d’époques. Sous les ruines actuelles se cachent plusieurs strates, dont une colonie romaine contemporaine de Jésus, une église byzantine et un monastère du Ve siècle, puis, à l’époque des Croisades, une transformation du lieu en sucrerie.

Pour les archéologues, l’enjeu est donc délicat : documenter soigneusement les vestiges des époques plus récentes avant de dégager les couches plus anciennes. Selon Aviam, l’incendie a offert une « chance unique » d’observer certaines zones jusqu’alors inaccessibles, en particulier celles de la période romaine.

L’une des découvertes marquantes est une inscription grecque associée à l’apôtre Pierre, mise au jour par des bénévoles. Cette inscription renforce l’hypothèse qu’el-Araj est bien le site de Bethsaïda, ville d’origine de Pierre. 

Une aventure collective et internationale

Les fouilles du site mobilisent des bénévoles du monde entier, sous la direction de R. Steven Notley, spécialiste des études religieuses au Pillar College de Newark. Des familles, y compris de jeunes enfants, participent activement à la découverte et à la documentation des artefacts. Achia Kohn-Tavor, archéologue, souligne l’importance des fragments en calcaire, typiques des maisons juives de la période du Second Temple, qui confirment l’identité juive du village.  

Si le feu a détruit une partie précieuse de la biodiversité locale, il a paradoxalement facilité le travail des chercheurs. Le sol débarrassé de sa végétation a permis de localiser avec précision des structures et d’établir une stratégie de fouilles plus efficace. Heureusement, l’église byzantine et ses protections ont été épargnées, préservant des éléments essentiels du site.  

Les prochaines campagnes archéologiques se concentreront sur l’exploration d’autres habitations et bâtiments publics de l’époque romaine, afin de mieux comprendre la vie quotidienne des habitants de Bethsaïda et leur rôle dans la naissance du christianisme. Par ailleurs, l’IA suggère que les manuscrits de la mer Morte ont été rédigés par les auteurs de la Bible.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Arkeonews

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