Il existe dans la nature des bactéries qui entraînent une fasciite nécrosante, une infection grave dans laquelle la chair autour d’une plaie ouverte meurt. Ces bactéries sont appelées bactéries mangeuses de chair, et parmi elles figure Vibrio vulnificus. Selon des experts, cette bactérie a prospéré à cause du réchauffement climatique.
Les bactéries mangeuses de chair, qu’est-ce que c’est ?
La fasciite nécrosante, également connue sous le nom de maladie mangeuse de chair, est une infection bactérienne qui entraîne la mort de parties des tissus mous du corps sur la zone infectée et au-delà. C’est une maladie grave d’apparition soudaine qui se propage rapidement. Les symptômes comprennent généralement une peau rouge ou violette au niveau de la zone touchée, une douleur intense, de la fièvre et des vomissements. Les zones les plus fréquemment touchées sont les membres et le périnée.
En règle générale, les bactéries mangeuses de chair pénètrent dans le corps par une rupture de la peau ; et ces bactéries ne se propagent généralement pas entre les personnes. Notons qu’il existe plusieurs bactéries mangeuses de chair, et le streptocoque du groupe A est notamment la cause la plus fréquente de fasciite nécrosante. Dans une étude pour évaluer l’impact du changement climatique sur l’augmentation des infections aux bactéries mangeuses de chair, les chercheurs se sont focalisés sur Vibrio vulnificus.
Des bactéries qui se multiplient à cause du réchauffement climatique
Vibrio vulnificus est une espèce de bactéries en forme de bâtonnet incurvé présente dans les milieux marins avec des eaux chaudes, peu profondes et légèrement salées tels que les estuaires, les étangs saumâtres ou les zones côtières. Selon les résultats de l’étude publiée dans la revue Scientific Reports, la prévalence de cette bactérie a augmenté au cours des 30 dernières années, et leur répartition s’est répandue à de nouvelles zones géographiques. Il a aussi été estimé que la situation risque d’empirer à l’avenir si la situation climatique ne s’améliore pas.
L’étude a permis de constater que l’augmentation du nombre d’infections aux bactéries mangeuses de chair est liée au réchauffement climatique. D’ailleurs, les scientifiques ont constaté que le nombre de Vibrio vulnificus atteignait généralement un pic en été. Les chercheurs soupçonnent également que leur nombre augmente lorsque les eaux usées se déversent dans les eaux côtières. Une augmentation du nombre de cas d’infection a également été observée, passant de 10 par an dans les années 1980 à 80 par an en 2018.
Au-delà d’un plus grand nombre de ces bactéries et des infections qu’elles causent, il a aussi été constaté qu’on trouve désormais de ces microorganismes dangereux dans des étendues d’eau plus au nord de la planète, où ils n’étaient pas présents auparavant. Pour aboutir à ces conclusions, les chercheurs ont analysé des données des Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis sur les infections à Vibrio vulnificus signalées le long de la côte Est entre 1988 et 2018. Pour aller plus loin, découvrez 10 agents pathogènes qui dévorent les humains.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Smithsonianmag
Étiquettes: réchauffement climatique, océan, bactérie
Catégories: Actualités, Santé