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Cette étude alarmante démontre que la consommation de viande augmente le risque de cancer colorectal

En France, plus de 40 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année

Viande Cancer
— Slawomir Fajer / Shutterstock.com

Des chercheurs du Centre national du cancer de Singapour (NCCS), en partenariat avec des scientifiques de l’Agence pour la science, la technologie et la recherche de Singapour (A*STAR), ont récemment découvert le mécanisme qui relie la surconsommation de viande rouge au cancer colorectal. Ce travail de recherche, publié dans la revue Cancer Discovery, représente une avancée majeure dans la compréhension des risques liés à une alimentation trop riche en viande rouge et ouvre la voie à de nouvelles approches thérapeutiques prometteuses pour traiter cette maladie.

Le cancer colorectal

Bien que la viande rouge soit une source importante de protéines, de graisses, ainsi que de vitamines et minéraux essentiels comme le fer, le zinc et les vitamines A et B, sa consommation excessive peut être nocive pour la santé. Des études avaient déjà établi un lien entre la viande rouge et certains types de cancers, mais les mécanismes biologiques sous-jacents demeuraient flous. L’étude menée par le NCCS et A*STAR vient éclairer ce lien en mettant en avant le rôle du fer, contenu dans la viande rouge, dans le développement du cancer colorectal.

Le cancer colorectal, qui touche le gros intestin et le rectum, est l’un des cancers les plus courants dans le monde, représentant près de 10 % des cas de cancer et occupant la deuxième place dans les causes de décès liées à cette maladie. En plus de l’âge et des antécédents familiaux, certains facteurs liés au mode de vie, notamment la sédentarité, l’obésité, le tabagisme et la consommation excessive d’alcool, contribuent à augmenter les risques de cancer colorectal. L’alimentation joue également un rôle crucial dans la survenue de ce type de cancer.

Le rôle des télomères et de la télomérase dans la prolifération cancéreuse

Les chercheurs ont identifié que le fer contenu dans la viande rouge stimule l’enzyme télomérase par le biais d’une protéine appelée Pirin, qui détecte le fer. Pour comprendre ce mécanisme, il est essentiel d’expliquer le fonctionnement des télomères et de la télomérase.

Les télomères sont des structures situées à l’extrémité des chromosomes, formées de séquences d’ADN et de protéines, qui protègent les cellules lors de leur division. Avec chaque division, les télomères raccourcissent jusqu’à atteindre une longueur qui empêche toute division supplémentaire, ce qui entraîne le vieillissement cellulaire. Cependant, l’enzyme télomérase est capable de rallonger ces télomères, permettant ainsi aux cellules de continuer à se diviser.

Dans le cadre de la formation des tumeurs, cette capacité de la télomérase devient problématique. En effet, lorsque cette enzyme est réactivée de façon excessive dans les cellules cancéreuses, elle leur permet de se diviser de manière incontrôlée, franchissant les limites naturelles de vieillissement des cellules et favorisant ainsi la prolifération cancéreuse. Le fer contenu dans la viande rouge contribue à cette réactivation de la télomérase, stimulant ainsi la croissance des cellules cancéreuses dans le cas du cancer colorectal.

cancer colorectal
— Anatomy Image / Shutterstock.com

Vers une nouvelle stratégie thérapeutique

L’équipe de recherche a également identifié une molécule prometteuse, appelée SP2509, capable de bloquer la réactivation de la télomérase dans les cellules cancéreuses colorectales. La SP2509 agit en ciblant la protéine Pirin, empêchant ainsi le fer de s’y lier et bloquant ainsi le processus de réactivation de la télomérase. Dans les expériences de laboratoire, cette molécule a prouvé son efficacité en stoppant la réactivation de la télomérase et en ralentissant la croissance tumorale. 

Selon le professeur Vinay Tergaonkar, de l’Institut de biologie moléculaire et cellulaire d’A*STAR, cette avancée ouvre de nouvelles perspectives pour le traitement du cancer colorectal, en particulier pour les patients présentant des niveaux élevés de fer. Le chercheur exprime son enthousiasme quant aux possibles applications de petites molécules comme la SP2509, qui pourraient transformer les soins apportés aux patients atteints de cancer colorectal, offrant un traitement plus ciblé et potentiellement plus efficace.

Par ailleurs, le cancer colorectal est en hausse chez les jeunes Américains : la malbouffe et le mode de vie sont en cause.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: New Atlas

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