Dans le golfe de Naples, des archéologues sous-marins ont identifié une magnifique mosaïque, qui recouvrait le sol d’une opulente villa de l’ancienne cité romaine de Baia.
La capitale romaine du vice et de la débauche
Fréquentée par de nombreux empereurs (Jules César, Néron, Cicéron, Hadrien…) et les membres les plus influents et riches de l’élite locale, Baia constituait l’un des lieux de villégiature les plus réputés de Rome. Initialement visitée pour ses sources chaudes, auxquelles on attribuait d’importantes vertus curatives, celle-ci a acquis au fil des siècles une réputation sulfureuse, principalement en raison des fêtes organisées dans ses somptueuses villas.
La décrivant comme un « lieu à éviter », le philosophe stoïcien Sénèque évoquait des individus errant sur la plage dans des états d’ébriété plus ou moins avancés, et des « réjouissances séditieuses » troublant sa quiétude.
Ayant connu son apogée à la fin de l’Antiquité, Baia a subi divers raids au cours des siècles ayant suivi l’effondrement de l’Empire romain, et a finalement été engloutie par les flots durant le XVIe siècle, en raison d’une activité volcanique soutenue.
Ancient Marble Floor Restored Underwater in Italy https://t.co/fqpIIuBYG1 This floor, dating back to the end of the Roman Empire, was discovered in a submerged villa in Baia. The restoration of this floor, which spans about 2,700 feet, involved using recycled marble due to the… pic.twitter.com/jsyw9jeeRZ
— Vazquez, Ø 🍯 (@VGO3696) July 19, 2024
De nouvelles découvertes
Il a fallu attendre le début des années 2000 pour que ce site antique fasse l’objet de fouilles approfondies, qui ont notamment conduit à la découverte de statues massives, et des vestiges bien conservés d’une résidence massive, s’étalant sur une soixantaine de mètres.
L’une des dernières trouvailles en date est un sol richement orné, constitué de milliers de morceaux de marbre aux formes variées, juxtaposés pour créer d’impressionnants motifs géométriques. Selon le communiqué du Parc archéologique des Champs Phlégréens, cette technique, connue sous le nom d’« opus sectile », était bien moins courante que l’« opus tessellatum », qui impliquait de petits cubes de pierre ou de verre.
La mosaïque découverte à Baia recouvrait autrefois le sol de la salle de réception d’une villa du IIIe siècle, qui appartenait vraisemblablement à un membre éminent de la société romaine. Illustrant le coût pharaonique du projet, cette oeuvre s’est avérée en partie constituée de matériaux de récupération (prélevés sur d’autres sols ou murs).
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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