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Un bâtiment enfoui depuis 5 000 ans lié à la période d’Uruk pourrait bouleverser l’Histoire

Il pourrait bien bouleverser notre compréhension des premières grandes civilisations mésopotamiennes

Temple Uruk
— © tobeytravels / Wikimedia Commons

Sous les collines du Kurdistan irakien, des archéologues ont mis au jour les vestiges d’un immense bâtiment de pierre, dont l’architecture et les artefacts intriguent les spécialistes. Datée de plus de cinq millénaires, cette structure pourrait bien bouleverser notre compréhension des premières grandes civilisations mésopotamiennes. Explications.

Un bâtiment monumental surgit des collines de Kani Shaie

En septembre, une équipe d’archéologues irakiens a mis au jour une structure monumentale enfouie sur le site de Kani Shaie, au pied des monts Zagros, dans le gouvernorat de Sulaymaniyah (nord de l’Irak). Selon le communiqué publié par la mission, le bâtiment daterait de 3300 à 3100 avant Jésus-Christ, soit de la période d’Uruk, époque où sont apparues les premières villes du monde.

Les premières observations laissent penser qu’il pourrait s’agir d’un bâtiment officiel, peut-être même d’un espace culturel ou d’un temple dédié au culte d’une divinité aujourd’hui oubliée.

« Si le caractère monumental de cet édifice est confirmé, ce que nous étudions actuellement en détail, cette découverte pourrait transformer notre compréhension des relations d’Uruk avec les régions environnantes », précisent les chercheurs.

Des objets précieux et des ornements typiques de l’élite d’Uruk

Outre les murs du bâtiment, les fouilles ont révélé plusieurs artefacts caractéristiques du pouvoir et du prestige à cette époque. Parmi eux, un pendentif en or, symbole probable de richesse et de statut social, ainsi que des sceaux-cylindres, outils administratifs associés à la bureaucratie et à l’autorité politique d’Uruk.

Les archéologues ont aussi mis au jour des cônes muraux décoratifs, de petits cônes d’argile ou de pierre enfoncés dans les parois puis peints, formant des motifs géométriques colorés tels que triangles et zigzags. Ces éléments décoratifs étaient typiques des édifices publics ou religieux, confirmant la nature cérémonielle du lieu.

Un site périphérique au cœur du monde d’Uruk

Situé à près de 480 kilomètres au nord d’Uruk, soit environ quinze jours de marche, Kani Shaie était jusqu’ici considéré comme une zone marginale. Les nouvelles découvertes remettent cette idée en cause : le site semble avoir appartenu à un vaste réseau culturel et politique couvrant toute la Mésopotamie.

Les fouilles, entamées en 2013, ont déjà révélé une occupation continue du Chalcolithique jusqu’au troisième millénaire avant Jésus-Christ. Uruk (aujourd’hui Warka, dans le sud de l’Irak) fut peut-être la première véritable ville du monde, pionnière de l’écriture cunéiforme, du calcul agricole et des constructions de type ziggourat qui inspireront les temples mésopotamiens ultérieurs.

Les chercheurs espèrent désormais que Kani Shaie livrera de nouveaux indices sur la diffusion du modèle urbain et religieux d’Uruk au-delà de son berceau originel, dans ce qui fut l’un des tout premiers foyers de civilisation humaine.

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Par Cécile Breton, le

Source: Live Science

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