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Le verdissement effréné de l’Antarctique inquiète les scientifiques

En moins de 40 ans, la couverture végétale de la péninsule antarctique a augmenté de plus de 1 000 %

Antarctique Verdissement
— Mozgova / Shutterstock.com

Une nouvelle étude indique qu’en moins de 40 ans, la superficie de la couverture végétale de la péninsule antarctique a augmenté de plus de 1 000 %, avec une accélération notable de son verdissement au cours de la dernière décennie.

Une péninsule antarctique toujours plus verte

Si le changement climatique affecte l’ensemble du globe, les régions polaires voient leurs températures grimper bien plus rapidement. On estime ainsi que l’Antarctique s’est en moyenne réchauffé de 3 °C depuis les années 1950.

Récemment, des scientifiques des universités d’Exeter et du Herefordshire, en collaboration avec le British Antarctic Survey, ont examiné des images satellite afin d’évaluer son impact sur la couverture végétale de la partie la plus septentrionnale du continent austral, s’étendant sur 1 300 kilomètres en direction du Chili.

Alors qu’en 1986, la péninsule antarctique était pratiquement vierge de végétation (moins d’un kilomètre carré), en 2021, cette dernière couvrait 12 kilomètres carrés. Soit une augmentation équivalente à la superficie de 2 000 terrains de football, dont le rythme s’est significativement accéléré depuis 2016, coïncidant avec une intensification notable du réchauffement à l’échelle mondiale.

« Il s’agit principalement de mousses », explique Thomas Roland, de l’université d’Exeter. « Bien que le paysage soit encore très largement dominé par la neige, la glace et la roche, la surface colonisée par la vie végétale a augmenté de façon spectaculaire, ce qui montre que même cette région sauvage isolée est affectée par le changement climatique anthropique. »

Des recherches à approfondir

Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Geoscience, une telle évolution souligne l’importance de poursuivre les recherches, afin d’identifier précisément les mécanismes impliqués dans ces changements environnementaux, et mieux protéger l’Antarctique.

« Au fur et à mesure que les mousses sporulent, se développent et se décomposent, elles forment un terreau qui facilitera la propagation d’autres végétaux sur le continent. Ce qui augmente le risque de colonisation par des espèces non indigènes et invasives », soulignent-ils.

En juillet dernier, les chercheurs avaient identifié un mécanisme de fonte particulièrement inquiétant, suggérant un nouveau « point de basculement climatique » pour le continent glacé. Plus récemment, c’est le comportement inhabituel du vortex polaire qui a retenu leur attention.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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