Alors que la France affronte la vague de froid causée par l’arrivée de la tempête Gabriel, les États-Unis et l’Australie font eux face à des températures extrêmes. Tandis qu’un froid polaire s’est abattu sur le Midwest aux États-Unis, atteignant le record de -51° celsius, en Australie la situation est tout autre et le pays fait face à un épisode de sécheresse spectaculaire alors que les températures atteignent les 59°. Des températures extrêmes, causées par le réchauffement climatique et qui ont un impact considérable sur l’organisation des deux pays.
Un froid sans précédent en Amérique du Nord
C’est tout particulièrement dans la partie Nord des États-Unis (Midwest, Dakota, Ohio…) que les chutes de neige, les températures extrêmes et les vents glaciaux paralysent la région, qui doit faire face à de nombreux imprévus. En effet, la région nordique est actuellement touchée de plein fouet par le vent glacial venu du Nord Ouest, qui rend la zone aussi froide que le pôle Sud de l’Antarctique, et qui devrait atteindre la côte Est du pays plus tard dans la semaine.
L’historique vague de froid accompagnée de chutes de neige, qui descend jusqu’à -51° de ressenti, a vu des températures record tomber sur la partie Nord des États-Unis, qui pourrait connaître les températures les plus basses depuis vingt ans selon Weather Channel. Grâce à l’alerte grand froid donnée lundi, les services publics ont pu s’organiser et les populations ont été prévenues des dangers de températures aussi extrêmes, avec des chiffres très bas, qui « pourraient provoquer des engelures en quelques minutes sur la peau découverte ». Une météo instable, qui est à l’origine d’administrations et d’un trafic aérien perturbé, d’écoles fermées dans des états comme l’Indiana, le Wisconsin, l’Illinois, et d’églises ainsi que de centre sociaux qui annulent leurs activités périscolaires.
Le mercure a atteint -32° Celsius à l’aéroport de Minneapolis Saint Paul, -20° à Chicago, Milwaukee et Des Moines, et devrait atteindre -50° celsius dans le Dakota du Nord. Du jamais vu : les températures de Chicago n’ont pas été aussi basses depuis 1994, et celle qu’on surnomme « la ville des vents » a connu des chutes de neige quotidiennes depuis 13 jours, un record depuis les années 1978-1979.
Une occasion pour Donald Trump, climato-sceptique notoire, d’ironiser sur le réchauffement climatique et de renforcer sa position de président désintéressé par l’environnement :
In the beautiful Midwest, windchill temperatures are reaching minus 60 degrees, the coldest ever recorded. In coming days, expected to get even colder. People can’t last outside even for minutes. What the hell is going on with Global Waming? Please come back fast, we need you!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 29 janvier 2019
« Dans la superbe région du Midwest, les ressentis météos atteignent les -60°, soit le plus frais jamais enregistré. Dans les jours à venir, les températures vont descendre davantage. Les gens ne peuvent rester à l’extérieur, même pendant quelques minutes. Que se passe t-il-avec le réchauffement climatique ? Reviens vite, nous avons besoin de ton aide ! », a-t-il tweeté mardi.
Une remarque qui a certainement dû faire sourire les spécialistes et les météorologistes du monde entier. Pourtant, le pays n’est pas au bout de ses surprises, car la vague de froid devrait atteindre rapidement le Nord Ouest des États-Unis, ainsi que les collines des Appalaches en Caroline du Nord dans les prochains jours.
De l’autre côté de la planète règnent sécheresse et chaleur
En effet, de l’autre côté du globe, c’est une autre histoire. L’Australie, connue pour ses températures clémentes en cette saison, affiche quant à elle des températures bien au-delà des normales de saison. Combinées à une sécheresse inédite dans le pays, ces températures sont un désastre pour les écosystèmes australiens.
Les 49° degrés qu’affichent les thermomètres australiens ont un impact particulièrement important pour la faune du pays. Victimes de la sécheresse et du manque d’oxygène dans l’eau, des milliers de poissons sorts flottent à la surface des cours d’eau, notamment dans le célèbre fleuve Darling. Selon le gouvernement, près d’un million de poissons auraient déjà été victimes de la canicule. Dans le cas des poissons, ils ont été victimes, en plus d’une sécheresse record pour le pays, du phénomène d’irrigation sauvage, qui pousse les agriculteurs à, puiser dans les rivières pour abreuver troupeaux et récoltes.
Mais les poissons ne sont pas les seules victimes de cette vague de chaleur australienne : les espèces emblématiques du pays sont également menacées : et des centaines de kangourous seraient ainsi déjà morts. Les associations portent également toute leur attention sur le sort réservé aux koalas, qui, menacés par l’urbanisation et la déforestation ont vu leur population fragile diminuer de 90 % en 15 ans.
Un épisode de sécheresse causé par le réchauffement climatique, et qui met à mal les ressources du pays, en ayant un impact particulièrement nocif sur le développement de la faune australienne.
La faute au vortex polaire ?
Comment s’expliquent ces différences de climat ? C’est ce phénomène météorologique intitulé « vortex polaire » qui est à l’origine de ces vagues de températures extrêmes. Le terme « vortex polaire » désigne une ceintures de vents dans les couches élevées de l’atmosphère qui encerclent habituellement les zones polaires, connues pour être les plus froides du globe.
Habituellement, ces vents soufflent depuis l’ouest et rendent la stratosphère des pôles st naturellement plus basse température que celle des autres régions du monde. Seulement, des perturbations atmosphériques liées à la pollution et au réchauffement climatique peuvent survenir et dévier le vortex polaire de sa trajectoire originale.
Une fois dévié de sa trajectoire, il va naturellement se propager dans les couches inférieures de l’atmosphère. Ainsi, il va voyager non seulement vers une destination qu’il n’était pas censé atteindre, mais en plus se retrouver dans des couches basses de l’atmosphère, causant un impact immédiat sur la température des pays vers lesquels il a dévié.
En plus de refroidir le climats pour ces pays en question, le phénomène est inquiétant, car une fois la vague de froid déviée, elle ne trône plus au-dessus des pôles, les privant donc de la fraicheur dont ils ont besoin, et causant ainsi la fonte des glaces en Arctique et en Antarctique. Une explication scientifique bien simple, et tout à fait logique qui nous confronte à une réalité qu’il semble difficile à ignorer, tout particulièrement quand l’on détient le statut de président des États-Unis…
Par Alice Mercier, le
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