Le moustique est l’animal le plus meurtrier au monde à cause des nombreuses maladies mortelles qu’il peut transmettre. Cependant, le moustique pourrait être l’arme ultime pour combattre la menace qu’il représente. Cela peut notamment se faire en l’utilisant comme porteur de vaccin.
Une nouvelle méthode de lutte contre le paludisme
Les moustiques peuvent transmettre de nombreuses maladies, comme la malaria, la maladie à virus Zika, la fièvre jaune, la dengue et tant d’autres encore. À cause des nombreux agents pathogènes qu’ils transportent et qu’ils transmettent aux humains par leurs piqûres, il est estimé que les moustiques tuent entre 700 000 et 1 million de personnes par an. Pour limiter le nombre de victimes de ces maladies, l’une des principales méthodes de prévention utilisées est la vaccination. Cependant, la distribution de vaccins connaît de nombreux obstacles, surtout dans les régions victimes de précarité, qui sont pourtant les plus exposées à ces maladies.
S’il existe de nombreux programmes qui visent à faciliter l’accès aux vaccins, des chercheurs de l’université de Leyde aux Pays-Bas ont eu une idée des plus originales pour apporter une solution à ce problème. Leur idée consiste essentiellement à faire en sorte que les moustiques soient porteurs d’agents pathogènes modifiés dans le but de renforcer l’immunité des individus piqués par ces insectes, et ainsi de les empêcher de contracter la maladie. Les chercheurs se sont notamment focalisés sur le parasite Plasmodium, qui provoque le paludisme.
Un nouveau système
D’après les résultats de leur étude publiée dans la revue New England Journal of Medicine, ils ont modifié avec succès ce parasite, et ce système organique de distribution de vaccins s’est avéré efficace à près de 90 %. Pour aboutir à cette conclusion, les chercheurs ont étudié Plasmodium falciparum, les parasites responsables de la forme la plus grave du paludisme. Ils les ont ensuite modifiés génétiquement afin que le protozoaire puisse agir comme un vaccin plutôt que comme un vecteur de maladie. Cette forme affaiblie du parasite du paludisme a été conçue pour déclencher une puissante réponse immunitaire chez l’Homme.
Les scientifiques ont notamment opté pour une approche qui permet au parasite de se comporter normalement, jusqu’au moment où il s’installe dans les cellules hépatiques humaines et commence à se multiplier. Autrement dit, six jours après le début de l’infection, les parasites modifiés cessent de se développer puisqu’ils ne libèrent pas de parasites secondaires dans la circulation sanguine. Cependant, ils libèrent tout un ensemble d’antigènes, ce qui permet de déclencher une forte réponse inflammatoire du système immunitaire humain.
Grâce à cette réponse immunitaire initiale face au parasite modifié, la présence ultérieure d’un parasite non modifié qui pourrait effectivement provoquer la malaria déclenche la même réponse immunitaire, évitant ainsi à la personne vaccinée de tomber malade. Ce système organique de vaccination a ensuite été testé sur 75 individus. L’essai a consisté dans un premier temps à faire en sorte que les participants reçoivent 15 à 50 piqûres de moustiques portant les parasites génétiquement modifiés. Trois semaines après la dernière vaccination, les participants ont subi une infection paludique humaine contrôlée par cinq piqûres de moustiques infectés par une souche non atténuée du parasite.
89 % des participants ayant été inoculés avec des parasites modifiés ont réussi à éviter une infection. Cependant, la vulgarisation de cette méthode n’est pas possible pour l’instant, dans la mesure où c’est coûteux et cela prend trop de temps par rapport aux autres méthodes de vaccination actuellement disponibles. Par ailleurs, une étude explique enfin pourquoi certaines personnes sont de véritables aimants à moustiques.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: New Atlas
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