Les vaccins contre le Covid-19 sont très récents et de nombreuses inconnues persistent à leur sujet. Ainsi, en cas d’apparition d’effets secondaires chez certains d’entre eux, il peut être nécessaire de suspendre la vaccination afin de pouvoir mener l’enquête. C’est actuellement le cas avec le vaccin AstraZeneca qui est soupçonné de former des caillots de sang chez certains patients.
Une suspension provoquée par l’apparition d’effets secondaires potentiellement dangereux
Le vaccin contre le Covid-19 développé par AstraZeneca et l’université d’Oxford a été suspendu dans un certain nombre de pays d’Europe et d’Asie, dont la Norvège, le Danemark, les Pays-Bas, l’Irlande et la Thaïlande. Cette suspension fait suite à des rapports faisant état de formation de caillots sanguins, de thrombose veineuse profonde et d’embolie pulmonaire chez certaines personnes vaccinées. Dans certains autres pays, seule la vaccination avec un lot précis de vaccin a été suspendue, tandis que la vaccination avec le produit d’AstraZeneca reste d’actualité pour certains autres, dont la France, le Royaume-Uni et l’Australie.
Si un grand nombre d’individus se montrent déjà sceptiques envers les vaccins, et en particulier envers ceux contre le coronavirus, cette nouvelle ne les a en rien rassurés. Malgré la controverse, l’Organisation mondiale de la santé et l’Agence européenne des médicaments se sont toutefois portées garantes des avantages du vaccin. « Oui, nous devons continuer à utiliser le vaccin AstraZeneca. Il n’y a aucune indication de ne pas l’utiliser », a déclaré la porte-parole de l’OMS, Margaret Harris. De son côté, l’Agence européenne des médicaments a tenu à souligner que les avantages du vaccin AstraZeneca l’emportaient sur ses risques et que le vaccin pouvait ainsi continuer à être administré.
En ce qui concerne les pays qui ont décidé de suspendre l’usage du vaccin AstraZeneca, aucun n’a pour l’instant pu aboutir à la certitude qu’il existe effectivement un lien entre la formation de caillots de sang et le vaccin. Quoi qu’il en soit, cette possibilité n’est pas exclue, d’où la suspension de la vaccination dans certains pays. De leur côté, des scientifiques et autres experts ont exprimé leur soutien au vaccin AstraZeneca, a rapporté The Guardian. Ces derniers ont notamment souligné que la formation de caillots sanguins est extrêmement courante et l’était avant que les vaccins n’existent.
La réponse d’AstraZeneca face à la polémique
AstraZeneca a tenu un discours similaire et a expliqué que de tels effets secondaires étaient prévus. « C’est beaucoup plus faible que ce à quoi on s’attendrait naturellement dans une population générale de cette taille et est similaire pour les autres vaccins Covid-19 autorisés », a notamment déclaré l’entreprise pharmaceutique dans un communiqué. « Environ 17 millions de personnes dans l’UE et au Royaume-Uni ont maintenant reçu notre vaccin, et le nombre de cas de caillots sanguins signalés dans ce groupe est inférieur aux centaines de cas attendus dans la population générale », a ajouté Ann Taylor, la médecin-chef de l’entreprise.
La société a également affirmé qu’il n’y avait aucun problème de qualité dans les lots suspendus dans certains pays. Quoi qu’il en soit, AstraZeneca a déclaré que ses scientifiques allaient mener une enquête indépendante des autorités sanitaires pour confirmer ses affirmations. Pour l’instant, on ignore encore si les pays qui ont arrêté la vaccination avec le vaccin AstraZeneca vont reprendre le processus. La plupart d’entre eux ont annoncé une suspension de deux semaines avant de prendre une nouvelle décision. Certains experts soutiennent qu’il serait plus que nécessaire de reprendre au plus tôt le protocole de vaccination avec le produit AstraZeneca, a rapporté la BBC. La raison évoquée étant que la mise en place des programmes de vaccination est une tâche particulièrement complexe, et perturber ce programme ne pourrait donc que créer des problèmes indésirables.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Le Figaro
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