Le 16 janvier 2018, la Commission européenne publiait un communiqué de presse détaillant son plan d’attaque contre la pollution plastique, toujours plus invasive et toujours plus nocive : sur les 25 millions de tonnes de déchets plastiques générés par les Européens chaque année, moins de 7,5 millions partent au recyclage ! Il est grand temps de faire le ménage. 

 

D’ici 2030, fini le plastique non recyclable

Les déchets plastiques représentent près de 85 % des immondices retrouvés sur les plages du monde entier, sans compter les innombrables particules de plastique – ou microplastiques – que l’on respire, que l’on boit, et que l’on ingère quotidiennement sans que l’on sache véritablement leurs effets à long terme sur notre métabolisme.

« Si nous ne changeons pas la manière dont nous produisons et utilisons le plastique, il y en aura davantage que de poissons dans l’océan d’ici 2050 […] La seule solution à long terme est de réduire les déchets plastiques grâce au recyclage et à une réutilisation accrus. »

 

Frans Timmermans, premier vice-président

chargé du développement durable.

L’objectif de l’Union européenne est clair : protéger les citoyens européens et notre environnement par la promotion d’une nouvelle économie du plastique, où « conception et production » iraient de pair avec « réparation, réutilisation et recyclage ». À terme, l’Union espère que les entreprises proposeront des emballages plus respectueux de la nature, grâce à des matériaux plus durables et plus recyclables.

La stratégie de l’UE en 5 points

La lutte contre la pollution plastique menée par la Commission européenne réside dans 5 engagements clés. Le premier d’entre eux vise à rendre le recyclage plus rentable pour les entreprises, en instaurant de nouvelles règles, portant sur les emballages plastiques recyclables, destinées à accroître la demande en plastique recyclé. Si les entreprises jouent le jeu, les récoltes de déchets plastiques devenant de plus en plus importantes, des usines de recyclage plus modernes et plus efficaces feront leur apparition, ce qui permettra de stimuler la compétitivité d’une industrie du plastique encore naissante.

« Nous devons aussi investir dans des nouvelles technologies innovantes qui garantissent la sécurité de nos citoyens et de notre environnement tout en maintenant la compétitivité de nos entreprises. »

 

Frans Timmermans, premier vice-président

chargé du développement durable.

En parallèle de ces mesures, l’UE veut drastiquement réduire les déchets plastiques, via le lancement de campagnes de sensibilisation sur les plastiques à usage unique et sur les bateaux de pêche, et stopper le largage de déchets en pleine mer. Pour ce faire, l’UE envisage d’alléger la charge administrative qui pèse sur les ports et les navires, tout en appliquant de nouvelles normes qui s’assureront que les déchets générés en mer seront bel et bien rapportés sur la terre ferme pour subir un traitement adapté.

« Notre stratégie sur le plastique jette les base d’une nouvelle économie circulaire pour les matières plastiques et attire les investissements pour ce faire, ce qui contribuera à réduire les déchets marins sur mer, sur terre et dans l’atmosphère tout en offrant de nouvelles perspectives pour l’innovation, la compétitivité et des emplois de haut niveau. »

 

Jyrki Katainen, chargé de l’emploi,

de la croissance, de l’investissement

et de la compétitivité.

L’aide aux entreprises du secteur par le biais de nouvelles règles favoriserait considérablement l’utilisation de matériaux recyclables, mais elle ne suffit pas. Tous les combats, politiques ou écologiques, demandent finances. Consciente que les entreprises n’écoutent que leur propre intérêt, l’UE annonce le déblocage de 100 millions d’euros pour encourager les investissements dans la recherche et l’innovation de matières plastiques nouvelle génération – plus intelligentes et plus recyclables – mais dans le processus de recyclage lui-même, afin de traquer et éliminer les éventuelles substances dangereuses imprégnées dans les plastiques recyclés.

Dernier engagement pris par l’UE : encourager toutes les nations du monde à suivre son exemple. Déjà partenaire de l’Inde dans le nettoyage du Gange, l’Europe veut poursuivre ses efforts en sensibilisant toujours plus de pays au problème de la pollution plastique qui touche tous les pays, sans exception.

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