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Une découverte archéologique exceptionnelle : ce chevalier de 700 ans découvert intact relance le mystère de son identité

Archéologue nettoyant un squelette humain médiéval parfaitement conservé

Sous les pavés du centre historique de Gdańsk, en Pologne, des archéologues mettent au jour une sépulture médiévale intacte. À l’intérieur, le squelette complet d’un chevalier et sa pierre tombale sculptée. Un témoignage rare qui éclaire un pan oublié de l’histoire européenne.

La mise au jour d’une tombe chevaleresque intacte au cœur de Gdańsk

En juillet 2025, les archéologues d’ArcheoScan fouillent le quartier historique de Śródmieście, dans le nord de la Pologne. Alors qu’ils explorent les vestiges d’un ancien bâtiment, ils découvrent une imposante pierre tombale taillée dans le calcaire de Gotland, matériau précieux importé de Suède. Peu après, ils soulèvent la dalle et aperçoivent un squelette remarquablement bien conservé.

Le défunt, surnommé le « Lancelot de Gdańsk », mesurait entre 1,70 m et 1,80 m. À l’époque médiévale, une telle stature trahissait souvent un rang social élevé. Ainsi, les chercheurs pensent qu’il s’agissait d’un chevalier ou d’un commandant militaire. Sa pierre tombale le représente debout, épée levée, revêtu d’une cotte de mailles et tenant un bouclier, symbole de pouvoir et de prestige.

En conséquence, cette découverte est d’autant plus exceptionnelle que les sculptures funéraires de ce type sont rares dans la région. Malgré quelques éclats, le relief a conservé ses détails. Les experts procèdent déjà à un nettoyage minutieux et à une numérisation 3D pour restituer les parties manquantes.

Une sépulture qui soulève de nombreuses questions sur l’identité du défunt

Sous la pierre, le squelette repose dans son emplacement d’origine, protégé par un rectangle de 23 pierres soigneusement disposées. L’analyse préliminaire révèle un homme robuste, âgé d’environ 40 ans au moment de sa mort. Cependant, aucun objet funéraire n’a été retrouvé, ce qui intrigue les chercheurs.

Dès lors, plusieurs hypothèses émergent : le chevalier aurait pu servir les ducs de Poméranie de la dynastie Sobiesław, ou bien appartenir à l’Ordre Teutonique. Pour trancher, des analyses anthropologiques et génétiques sont en cours, accompagnées d’une reconstruction faciale à partir du crâne.

Par ailleurs, la datation exacte reste à confirmer. La pierre tombale suggère une période entre le XIIIᵉ et le XIVᵉ siècle, mais des tests au radiocarbone permettront de préciser la chronologie. Les archéologues espèrent aussi comparer la tombe à d’autres sépultures découvertes à Gdańsk, afin d’affiner l’enquête.

Un site de fouilles qui révèle un riche passé médiéval

Depuis 2023, les fouilles dans le quartier de Śródmieście ont déjà mis au jour des maisons médiévales, une voie pavée et même les vestiges de la plus ancienne église de Gdańsk, construite vers 1140. Autour de ce lieu de culte, près de 300 sépultures ont été retrouvées, mais seules quelques-unes possédaient des pierres tombales — signe que leurs occupants appartenaient à l’élite.

De plus, l’histoire de la ville à cette époque explique le prestige du chevalier. Au XIIIᵉ siècle, Gdańsk prospère sous les ducs de Poméranie, grâce à sa position stratégique à l’embouchure de la Vistule. Cependant, en 1308, l’Ordre Teutonique prend le contrôle de la cité lors du massacre de Gdańsk. La ville est alors fortifiée, reconstruite et intégrée à la Ligue hanséatique, devenant un centre commercial majeur de la Baltique.

En définitive, la tombe du « Lancelot de Gdańsk » ne se contente pas d’offrir un visage au passé. Elle relie une histoire locale à des enjeux géopolitiques plus vastes, mêlant guerres, alliances et échanges commerciaux au Moyen Âge. Et elle rappelle que, parfois, une seule découverte suffit à réécrire un chapitre entier de notre mémoire collective.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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