Des scientifiques ont découvert des biomarqueurs sanguins qui pourraient détecter les signes avant-coureurs de suicide chez les personnes souhaitant mettre fin à leurs jours. Un projet qui n’est qu’à ses débuts mais qui mérite d’être développé activement. Explications.

Aussi triste que cela puisse paraître, certaines personnes en arrivent parfois à un stade ou elles pensent que leur existence ne vaut plus la peine d’être vécue. Ainsi, trouver un moyen de prévention à ce genre de passage à l’acte irréversible devient urgent étant donné le nombre de suicides annuels qui s’élève à plus d’un million.

Des chercheurs de l’Université d’Indiana ont donc examiné scrupuleusement un groupe de « cobayes » bipolaires à travers un suivi régulier et poussé. Sur les 75 personnes recrutées, seulement 9 sont passées d’un état de parfait bonheur à une envie de mettre fin à leurs jours et ont donc fait l’objet d’une étude plus poussée. A travers plusieurs prélèvements sanguins, les chercheurs ont listé des protéines et gènes associés au risque de suicide. Ils ont également trouvé des facteurs communs dans le sang de 9 personnes s’étant donné la mort, ce qui leur a permis d’établir par la suite une liste affinée à 6 biomarqueurs.

Parmi ces indicateurs sanguins, un gène ressort particulièrement chez les patients suicidaires : Sat1. Il se manifeste notamment quand les cellules sont soumises à un degré de stress élevé et semble également développer une activité plus importante chez les personnes songeant à écourter leurs vies.

Partant de cette observation, les chercheurs ont donc élaboré un test sanguin préventif. Cependant, la majeure partie des personnes suicidaires n’évoquent pratiquement jamais leurs intentions à un médecin ou à leurs proches, c’est pourquoi ce test ne reste pour l’instant qu’à l’état de prototype et ne sera pas utilisé de sitôt dans les centres hospitaliers. De plus, bien que les marqueurs sanguins offrent une prédiction fiable comprise entre 65% et 80%, des maladies comme la schizophrénie ou la bipolarité (responsable de beaucoup de suicides), ou encore le taux d’anxiété et l’humeur du patient, relèvent de facteurs psychiques qu’un prélèvement sanguin ne peut actuellement pas déceler.

Enfin, les études réalisées pour arriver à ces conclusions prometteuses, ne représentent, pour l’instant, pas assez de personnes : les expériences ont exclu certaines maladies, comme la dépression, et l’échantillon de « cobayes » était trop restreint pour pouvoir être représentatif de la population. A suivre donc.

Un projet ambitieux qui mérite d’être creusé et approfondi pour espérer être mis en place dans les hôpitaux et cliniques du monde. Cependant, bien qu’encourageant, on peut se demander comment la technologie pourra être capable de détecter des symptômes relevant d’un dysfonctionnement mental.

En ce qui nous concerne, on est heureux de découvrir que des scientifiques réfléchissent à des moyens de dépistage pour enrayer ce fléau de personnes mal dans leur peau au point de vouloir se suicider. On espère que le projet avancera à grand pas pour qu’on puisse accompagner les personnes concernées dans le futur. Même si dans un futur proche on pourrait déceler le mal-être d’un individu, pensez-vous qu’on pourra les aider ?

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