La création de personnages féminins, et notamment leur design, est plus compliquée et demande plus de temps de travail. C’est du moins ce que laissait entendre la célèbre multinationale française quand le sujet était abordé. Cependant, nous avons appris récemment grâce à une enquête publiée par Bloomberg que les héroïnes étaient volontairement retirées de l’équation.
« Les héroïnes font pas vendre de jeux »
Depuis quelques semaines, l’image d’Ubisoft est écornée. Après les révélations de nos confrères de Libération sur des cas de harcèlement des responsables du studio sur leurs employés féminins, c’est au site Bloomberg de faire de nouvelles révélations.
Il semblerait que les dirigeants d’Ubisoft aient visiblement un problème avec l’image des femmes qu’ils renvoient. On apprenait il y a une semaine dans l’article du journaliste Jason Schreier que les personnages féminins de la firme étaient tout bonnement écartés. La licence du jeu Assassin’s Creed étant au centre des débats.
D’après l’enquête de Schreier, les développeurs du célèbre jeu sorti pour la première fois en 2007 souhaitaient proposer une femme. Kassandra, le nom du personnage, aurait dû être l’unique figure principale de Assassin’s Creed Odyssey. Cependant, les dirigeants n’auraient pas été de cet avis, considérant que « les héroïnes ne font pas vendre de jeux ». Une vision réductrice de la part de Serge Hascoët, l’ancien directeur créatif d’Ubisoft à qui l’on doit ces mots, et son équipe marketing. Depuis, Serge Hascoët a démissionné de ses fonctions.
Une tendance qui montre le contraire
Dans son article, Jason Schreier raconte s’être entretenu avec près d’une quarantaine d’employés actuels et anciens d’Ubisoft. Ces derniers ont rapporté au journaliste que les personnages féminins étaient volontairement mis de côté. Ainsi, chaque ébauche de personnages féminins proposée pour un jeu était reléguée au second plan sous décisions marketing. Dernièrement, dans Assassin’s Creed Odyssey, le personnage de Kassandra, seule au départ, se voit désormais accompagnée d’Alexios. Les joueurs pouvant maintenant choisir d’incarner l’un ou l’autre des personnages.
Comme à Hollywood, il semblerait qu’Ubisoft n’ait pas confiance dans le potentiel marketing d’un personnage féminin. Ces dernières se voient alors soutenues par des personnages masculins tandis qu’elles sont elles-mêmes renvoyées au second plan (les jeux Assassin’s Creed Syndicate et Origins dans lesquels les deux femmes cèdent leur place à des hommes).
Pourtant, maintes fois et comme à Hollywood, ces personnages ont prouvé le contraire. Outre les super-héroïnes chez Marvel, DC Comics ou autres films d’action, les personnages féminins de jeux vidéo ont montré leur potentiel. Lara Croft : Tomb Raider, Resident Evil, Eternal Darkness, Beyond Good and Evil, Starcraft ou The Last of Us sont autant d’exemples qui prouvent le succès et la force de personnages féminins dans les jeux vidéo.
Depuis ces accusations, Yves Guillemot, le PDG de la firme, s’est excusé auprès de ses employés tout en annonçant des mesures prochaines pour plus d’inclusions dans les personnages et l’écoute de leurs employés.
Que pensez-vous des personnages féminins des jeux vidéo ? Ubisoft est-elle allée trop loin ?
Par Camille, le
Source: Hitek
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