En s’appuyant sur des scanners cérébraux et l’apprentissage automatique, des chercheurs ont identifié six types de dépression. Une telle approche ouvre la voie à un meilleur dépistage et une meilleure prise en charge de ce trouble complexe.
Une étude fondatrice
Publiés dans la revue Nature Medicine, ces travaux ont impliqué l’analyse des IRM fonctionnelles (IRMf) de 801 sujets chez qui des troubles anxieux ou dépressifs avaient été précédemment diagnostiqués. L’équipe a examiné leur activité cérébrale au repos et lors d’une série de tests cognitifs et émotionnels, en accordant une attention particulière aux régions du cerveau actives. Grâce à l’apprentissage automatique, ils ont pu dégager six modèles d’activité cérébrale.
Dans un second temps, 250 des participants ont reçu, de façon randomisée, différents antidépresseurs courants, ou suivi une thérapie comportementale, et leur réponse au traitement a été évaluée. Cet essai a révélé des schémas distincts en fonction du « biotype » de dépression, ainsi que l’approche thérapeutique la mieux adaptée.
La venlafaxine s’est par exemple révélée être le composé le plus efficace pour un biotype caractérisé par une hyperactivité cérébrale généralisée, quand la thérapie comportementale par la parole constituait le meilleur traitement pour une autre forme, caractérisée par des niveaux élevés d’activité dans trois régions associées à la résolution de problèmes et à la dépression.
« À notre connaissance, c’est la première fois que différentes types de perturbations du fonctionnement cérébral sont mis en évidence pour la dépression », estime Leanne Williams, auteure principale de l’étude. « Il s’agit essentiellement d’une démonstration d’une approche de médecine personnalisée pour la santé mentale, basée sur des mesures objectives. »
Des implications pour les formes de dépression résistantes aux traitements
On estime qu’environ un tiers des personnes touchées par la dépression souffrent d’une forme résistante aux traitements conventionnels.
Les auteurs de la nouvelle étude espèrent que leur approche plus précise contribuera à améliorer la gestion des symptômes associés, et permettra l’identification de mécanismes qui pourraient être ciblés par de nouveaux composés.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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