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Et si CrispR était la solution pour empêcher les moustiques de se reproduire ?

Cela permettrait de sauver des millions de vies

Au-delà de leur bruit insupportable pour l’oreille humaine, les moustiques sont de véritables nuisibles. Par leur piqûre, ils véhiculent énormément de maladies tropicales et sont responsables indirectement de la mort de milliers de personnes chaque année. Pour éviter la prolifération de ces maladies souvent graves, des scientifiques pensent avoir trouvé la solution : CrispR/Cas9. Explications.

CrispR/Cas9 : qu’est-ce que c’est ?

Depuis 2012, le monde scientifique a pris connaissance de CRIPR/Cas9. Dans la revue Science, les chercheuses Emmanuelle Carpentier et Jennifer Doudna avaient présenté un mécanisme capable de véritablement transformer l’ADN. Cette méthode nommée “ciseau moléculaire” permettrait de couper l’ADN à un endroit précis, puis de le réparer, ou de le modifier. Cet article avait remué tout le monde scientifique, qui depuis s’est largement penché sur la question. Des milliers d’articles ont été publiés dans de multiples revues, mais c’est une étude en particulier qui retient notre attention aujourd’hui.

Des biologistes de l’Université de Californie à San Diego et Berkeley, ont effet utilisé la technique du “ciseau moléculaire” pour stériliser des insectes, en l’occurrence des mouches. Les scientifiques espèrent étendre cette expérience aux moustiques et ainsi lutter contre la prolifération de maladie tropicales.

« CRISPR-Cas9 est un système à deux composants, d’un côté la protéine Cas9 et, de l’autre, ses ARN guide. On met un composant dans une première lignée de moustiques, l’autre composant dans la deuxième lignée de moustiques : on obtient ainsi deux transgènes. Quand on les croise, c’est là que le ciseau moléculaire devient complet ; on peut ensuite couper le génome et provoquer des mutations », a expliquéÉric Marois, chercheur à l’Institut de biologie moléculaire et cellulaire de Strasbourg

Quel est l’objectif des chercheurs ?

Les expériences des scientifiques ont été menées sur des mouches drosophiles, dont les œufs modifiés ont produit uniquement des mâles stériles. Mais, leur but ultime est de transposer cette méthode sur les moustiques, afin de les stériliser également. Pour y arriver, les chercheurs comptent contrôler le gène qui définit le sexe des moustiques.

Eric Marois a expliqué, qu’avec cette méthode “on pourrait quasiment éliminer localement des populations d’insectes nuisibles”. En effet, sans possibilité pour les mâles de se reproduire, les espèces iraient tout droit vers leur extinction. Il s’agit certes, d’un moyen de lutter contre la prolifération de maladies graves telles que la dengue, le paludisme et Zika, ainsi que d’un moyen de tuer les moustiques sans affecter les autres insectes. Mais, c’est aussi une méthode non naturelle de tuer des moustiques, qui malgré leurs défauts, font pleinement partie de nos écosystèmes.

De plus, un risque peut exister. Dans un scénario catastrophe, les moustiques génétiquement modifiés pourraient transmettre leur gène et ainsi rendre stériles d’autres espèces d’insectes. Il y a donc comme possibilité que l’être humain perde totalement le contrôle si une réaction en chaîne venait à se produire dans la nature. Et vous, que pensez-vous de cette méthode de ciseau moléculaire ?

Par Aménis Khaldi, le

Source: Sciences et Avenir

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  • Aucune reproduction n’est possible d’un moustique avec un autre insecte, ce qui rend la proposition très intéressante. Laissons nos chercheurs avancer et donnons leur les moyens d’entreprendre ce qui me paraît être une solution à bien des problèmes. Mieux vaut l’éradication que la diffusion de produits dangereux que l’on inhale!

  • Les moustiques sont la nourriture principale de beaucoup de petits oiseaux… Ce serait une catastrophe écologique sur le long terme.

  • Le moustique n’apporte rien de positif, seulement des piqûres et des maladies très graves. Son éradication totale serait un grand bienfait pour l’homme et les animaux. On pourrait ensuite étendre le procédé pour éliminer d’autres insectes nuisibles et dangereux.

  • la nature ayant horreur du vide, il y a fort à parier que la solution de contournement qu’elle va trouver à cette tentative hors de ses lois nous plaise encore moins, et on n’aura pas le droit de s’en plaindre, moralement parlant.