— Frederic Legrand – COMEO / Shutterstock.com

Les protestations de masse continuent aux États-Unis pour lutter contre la violence policière et le racisme. Si dans certaines villes, les grèves sont calmes et pacifiques, des protestations plus musclées sont observées dans certaines autres. Face à ces grèves non pacifiques, Donald Trump a menacé d’envoyer l’armée pour contenir la violence des protestations.

La violence pour lutter contre la violence : la réponse de Trump aux manifestations

Pour mettre fin aux troubles liés au mouvement Black Lives Matter qui s’est désormais répandu dans le monde entier, le président américain a menacé de déployer l’armée pour maîtriser sa propre population. « Si une ville ou un État refuse de prendre les mesures nécessaires pour défendre la vie et les biens de leurs résidents, je déploierai l’armée américaine et résoudrai rapidement le problème pour eux », a déclaré Donald Trump lors d’un discours organisé à la hâte au Rose Garden de la Maison-Blanche. « Je mobilise toutes les ressources fédérales et locales, civiles et militaires, pour protéger les droits des Américains respectueux des lois », a-t-il ajouté.

Dans son discours, Trump s’est également autoproclamé « président de l’ordre public et un allié de tous les manifestants pacifiques ». Ce discours a été prononcé après que la rumeur a circulé que, pour la première fois de l’histoire, le président américain a dû être enfermé dans un bunker alors que les manifestations battaient leur plein devant la maison présidentielle. En effet, la police renforcée par les troupes de la garde nationale ont été sommées de repousser les manifestants devant la Maison-Blanche avec des lancers de balles en caoutchouc, du gaz lacrymogène, mais aussi des coups de matraque.

À noter que la foule en grève de la rue Lafayette était parfaitement pacifiste, ne justifiant en aucune façon la réponse musclée de la police et de la garde nationale. La meilleure explication de cette dispersion forcée de la foule pacifique est un autre évènement polémique de ce jour-là. Trump avait quitté la Maison-Blanche et a traversé la place, Bible à la main et accompagné de tout son staff, pour se rendre à la Saint John’s Episcopal Church, qui avait été incendiée par des manifestants la nuit précédente. Il a ensuite brandi la Bible devant l’église, a posé pour des photos et est ensuite retourné à la Maison-Blanche.

Un discours qui a reçu une franche opposition et beaucoup de critiques

Face à ces déclarations de Trump, beaucoup se demandent s’il a réellement le pouvoir de prendre une telle décision. Et la réponse est oui, en vertu de la loi sur l’insurrection de 1807. En guise de rappel, l’Insurrection Act a été utilisé pour la dernière fois en 1992, lorsque des troupes ont été envoyées à Los Angeles après que le gouverneur de Californie a demandé l’aide du gouvernement fédéral lors des émeutes qui ont suivi l’acquittement de la police dans le passage à tabac de Rodney King. Et bien évidemment, la déclaration de Trump a provoqué la colère et l’outrage auprès du public, des médias, mais aussi des responsables gouvernementaux, notamment de ses opposants démocrates.

Par exemple, le procureur général de New York avait tweeté : « Le président des États-Unis n’est pas un dictateur, et le président Trump ne domine pas et ne dominera pas l’État de New York. Nous garderons le droit de manifester pacifiquement et n’hésiterons pas à nous adresser à un tribunal pour protéger nos droits constitutionnels pendant cette période et à l’avenir. » Par ailleurs, la visite de Trump à l’église St John a également été perçue d’un très mauvais œil. La révérende Mariann Edgar Budde, du diocèse épiscopal de Washington, a notamment déclaré qu’elle était scandalisée par la visite de Trump à l’église. « Il a utilisé une de nos églises comme accessoire, tenant une Bible qui déclare que Dieu est amour, quand tout ce qu’il a dit et fait, c’est enflammer la violence », a déclaré la révérende au Washington Post.

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1 Commentaire
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3 années

Entre menacer (comme la justice ou une autorité parentale le fait) et executer,le faire, il y a une énorme difference. J’espère que l’entourage du president Trump est toujours présent.