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Un phénomène près du trou noir central de la Voie lactée alimente une étonnante naissance d’étoiles

De récentes découvertes de James-Webb pourraient éclairer l'apparition continue de ces jeunes étoiles

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© NASA/CXC/MIT/F.K.Baganoff et al. / Wikimedia Commons

Dans le cœur hostile de la Voie lactée, là où les lois de la physique devraient rendre impossible toute formation stellaire, un étrange phénomène déroute les astronomes. À proximité du trou noir supermassif de notre galaxie, de nouvelles étoiles continuent de voir le jour. Des données récentes collectées par le télescope spatial James-Webb, publiées dans The Astronomical Journal, apportent de nouvelles pistes pour résoudre cette énigme.

L’inattendu berceau d’étoiles

Il est difficile de concevoir un endroit plus inhospitalier pour la naissance d’étoiles que les environs immédiats d’un trou noir supermassif. Cet endroit est soumis à des forces gravitationnelles intenses et baigne dans des radiations destructrices. Cependant, contre toute attente, le centre de la Voie lactée est le site d’un fascinant paradoxe : il héberge de jeunes étoiles. Ces dernières semblent défier les principes astrophysiques établis, puisqu’elles ont été localisées dans un espace où les conditions devraient, en théorie, les anéantir avant même qu’elles ne se forment.

Depuis plusieurs décennies, les astronomes sont intrigués par la présence de ces jeunes étoiles, en particulier par un amas connu sous le nom d’IRS13. Celui-ci a été découvert il y a plus de vingt ans et a été l’objet d’études intensives. Des analyses détaillées ont révélé que les étoiles de cet amas ne sont âgées que d’environ 100 000 ans, ce qui en fait de véritables nouveau-nés à l’échelle cosmique.

— © NASA’s Marshall Space Flight Center / Flickr

Des indices apportés par le télescope James-Webb

Le télescope spatial James-Webb, une des merveilles de l’ingénierie spatiale moderne, a été utilisé pour observer en détail cette mystérieuse « fontaine de jouvence » stellaire. Selon Florian Peißker, astronome à l’Institut d’astrophysique de l’université de Cologne et auteur principal de l’étude, « l’analyse de IRS13 et l’interprétation de l’amas qui l’accompagne représentent la première tentative d’élucider un mystère vieux de dix ans concernant les étoiles étonnamment jeunes du centre galactique ».

Selon M. Peißker, de nombreux éléments suggèrent que les amas d’étoiles comme IRS13 pourraient avoir produit les très jeunes étoiles à proximité du trou noir supermassif. En outre, dans un amas aussi proche du cœur de la Voie lactée, ils ont identifié pour la première fois des groupes d’étoiles d’âges différents : des étoiles chaudes de la séquence principale et de jeunes étoiles émergentes.

Le télescope James-Webb a aussi mis en évidence des traces de glace d’eau à proximité de cet amas, ajoutant une couche supplémentaire de complexité à ce puzzle. La présence de glace d’eau pourrait indiquer que le milieu environnant est propice à la formation d’étoiles, malgré les conditions extrêmes.

— © NASA, ESA, Leah Hustak (STScI) / hubblesite.org

Migration stellaire et choc d’étrave

Une hypothèse suggérée par l’équipe de recherche est que certaines de ces étoiles pourraient initialement avoir vu le jour à une distance considérable du trou noir, dans des régions plus clémentes de la galaxie. Elles auraient ensuite migré vers le centre, attirées par la force gravitationnelle du trou noir. En cours de route, elles auraient rencontré un phénomène connu sous le nom de « choc d’étrave », qui a pour effet d’accumuler de la matière et pourrait faciliter la formation de nouvelles étoiles.

Ce phénomène est similaire à la vague que crée la proue d’un navire en avançant dans l’eau. Dans ce cas, le « navire » est l’amas d’étoiles et l’« eau » le milieu interstellaire. La dynamique complexe de ce processus pourrait expliquer comment de nouvelles étoiles continuent de se former dans un environnement aussi hostile.

La découverte de jeunes étoiles près du trou noir supermassif de la Voie lactée continue de défier la compréhension des phénomènes astrophysiques. Grâce aux observations du télescope spatial James-Webb et à des analyses poussées, des indices émergent enfin pour éclaircir ce mystère. Des études supplémentaires sont nécessaires, mais les premiers pas ont été franchis pour comprendre comment la vie stellaire peut éclore dans les conditions les plus extrêmes de notre galaxie. 

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Live Science

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