Des astrophysiciens de Caltech et du Massachusetts Institute of Technology ont annoncé la détection du premier système stellaire triple abritant un trou noir et deux étoiles compagnons.
V404 Cygni révèle ses secrets
Localisé à environ 8 000 années-lumière de la Terre, le système V404 Cygni était étudié depuis longtemps, mais ce n’est que récemment qu’il a révélé sa véritable nature : un trou noir de masse stellaire autour duquel l’étoile qu’il dévore progressivement décrit une spirale rapide, également orbité par un astre beaucoup plus lointain, réalisant un tour complet du monstre cosmique tous les 70 000 ans environ.
« La seconde étoile se cachait pour ainsi dire à la vue de tous depuis plus de trois décennies », explique Kareem El-Badry, auteur principal de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature. « Des dizaines d’études avaient noté sa présence, mais on supposait jusqu’à présent qu’il s’agissait d’un alignement fortuit. »
Selon le chercheur, l’analyse des données collectées par le télescope spatial Gaia, de l’Agence spatiale européenne, a montré que l’astre restait à une distance constante de V404 Cygni et se déplaçait dans la même direction, confirmant que les deux objets étaient gravitationnellement liés.
Implosion stellaire
Cette première soulève une question fondamentale. On estime que les trous noirs de masse stellaire résultent de l’explosion cataclysmique, connue sous le nom de supernova, d’étoiles mourantes. Lorsque ce phénomène se produit, on s’attend à ce que les objets faiblement liés soient propulsés à travers le cosmos à des vitesses vertigineuses, rendant improbable la présence d’un troisième astre lointain au sein de V404 Cygni.
À ce stade, la principale hypothèse avancée est que le trou noir du système se soit formé à la suite d’un effondrement stellaire impliquant une implosion plutôt qu’une explosion.
Pour El-Badry et ses collègues, la prochaine étape consistera à tenter d’identifier davantage de ces systèmes, qui pourraient contribuer à résoudre certaines questions relatives à la formation et l’évolution des « binaires X », constitués d’une étoile « classique » en orbite rapprochée autour d’une étoile à neutrons ou d’un trou noir.
Par Yann Contegat, le
Source: Caltech
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