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Une équipe de chercheurs chinois a récemment identifié un trou noir gigantesque au sein de la Voie lactée. Disposant d’une masse représentant près de 70 fois celle du Soleil, celui-ci remet en cause les théories établies.

Une découverte qui remet en cause les modèles actuels

Les calculs réalisés par les scientifiques de l’Académie chinoise des sciences suggèrent que les trous noirs stellaires de la Voie lactée, résultant de la mort violente d’étoiles massives, ne devraient atteindre qu’une vingtaine de fois la masse de notre astre (à l’inverse des trous noirs supermassifs, observables au cœur de certaines galaxies et pouvant représenter des millions ou des milliards de masses solaires). Mais il se trouve que le gigantesque objet céleste qu’ils ont récemment identifié, possédant une masse stellaire 68 fois supérieure à celle du Soleil, ne se trouve qu’à « seulement » 15 000 années-lumière de la Terre – quand le diamètre de la Voie lactée est estimé à environ 120 000 années-lumière.

« Les trous noirs d’une telle masse ne devraient même pas exister au sein de notre galaxie, si l’on se réfère à la plupart des modèles actuels d’évolution stellaire », a déclaré Jifeng Liu, auteur principal de l’étude parue dans la revue Nature. « Nous pensions que les étoiles très massives, dont la composition chimique est typique de notre galaxie, devaient répandre la majeure partie de leur gaz dans de puissants vents stellaires lorsqu’elles approchent de la fin de leur vie. Par conséquent, celles-ci ne devraient pas laisser derrière elles de vestiges aussi massifs. Désormais, les théoriciens vont devoir relever le défi d’expliquer sa formation », a-t-il ajouté.

Une étoile de huit masses solaires en orbite autour du trou noir

Habituellement, les chercheurs détectent la présence de trous noirs grâce aux rayonnements infrarouges qu’ils émettent, mais il se trouve que ces émissions sont presque inexistantes pour les trous noirs stellaires (ce qui explique d’ailleurs pourquoi si peu d’entre eux ont été découverts jusqu’à présent). Les scientifiques chinois ont par conséquent employé une autre méthode, consistant à repérer les ondes gravitationnelles émises par les étoiles orbitant autour d’objets invisibles à l’aide de puissants télescopes : le télescope LAMOST (Chine), le Gran Telescopio Canarias (Espagne) et le Keck Observatory (États-Unis).

C’est ainsi qu’ils ont détecté à environ 15 000 années-lumière de la Terre la présence d’une géante bleue vieille de 35 millions d’années se trouvant en rotation autour du fameux trou noir, baptisé LB-1. Afin de déterminer la masse de ce dernier (68 fois celle du Soleil), les astronomes chinois se sont basés sur celle de la géante bleue (8 fois celle de notre astre) ainsi que son orbite (79 jours). Les premières théories avancées par les astronomes suggèrent que LB-1 serait né de la collision de deux trous noirs, ou d’une supernova dite « de repli », avec des éléments éjectés de l’étoile mourante retombant immédiatement pendant la formation du trou noir.

Pour l’heure, rien ne permet de confirmer ou d’infirmer ces théories, mais il ne fait aucun doute que l’existence d’un tel trou noir, le plus grand de sa catégorie jamais découvert, ne manquera pas de faire évoluer largement notre compréhension de ces objets célestes captivants.

Vue d’artiste de LB-1
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